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La première pièce de la pagode contient un
Poussa de cuivre brunâtre, assis les jambes croisées
, doht la poitrine et le ventre sont découverts ;
cette dernière partie -, plus brillante que ïe reste de
la figure , n’a acquis ce poli que par le frottement
produit par les femmes, qui, voulant avoir des
èrifans -, viennent intercéder le Poussa, et lui passent
lès mains sur le ventre. On voit ensuite dans une
autre salle un dieu fort grand, que les bonzes nous
dirent être entièrement de cuivre : cette statue
étant entourée par des cloisons et par Une balustrade
, il étoit difficile de vérifier le fait : mais tandis
que les prêtres étoient occupés ailleurs , il me fut
possible de frapper dessus avec ma canne, et je
reconnus qu’elle n’étoit que de bois. Sur les côtés
de cette même salle on à placé plusieurs divinités ,
parmi lesquelles il y en a qui ont jusqu’à, six et
sept bras. L’enceinte de la pagode renferme d’autres
dieux ; mais ils paroissent n’être plus en faveur,
car les Chinois mettent, dans les pavillons
où ils sont déposés , de la chaux , des pierres et
du bois.
En sortant, nous allâmes visiter une autre pagode
consacrée à Confucius : cet édifice est construit
sur le même plan que celui de Nan-kan-hien,
mais sur un plus grand modèle. Il y a dans la première
cour un arc de triomphe , un pont de trois
arches construit sur un bassin et une galene
contenant plusieurs pierres chargées d’inscriptions.
On entre ensuite dans une seconde cour beaucoup
plus grande que la première, et dans laquelle est
élevé un bâtiment à deux étages très - solidement
fait ; çar les poutres sont épaisses, et l’on n’a pas
épargné le bois. Trois portes servent d’entrée à ce
pavillon, dont la statue de Confucius, placée dans
une niche, occupe le fond, ayant à ses côtés ses
principaux disciples, parmi lesquels on distingue le
troisième fils du philosophe. En sortant de ce pavillon,
on voit deux grands bâtimens placés parallèlement
, qui renferment des planches de bois sur lesquelles
on a écrit les noms des hommes célèbres.
Le gouverneur nous accompagna pendant toute
notre promenade ôn peut dire que ce fut le plus
honnête de tous les mandarins que nous avions
vus jusqu alors ; car il nous conduisit par-tout où il
y avoit quelque chose de curieux à voir ,; nous fit
fournir tout ce dont nous avions besoin , s’assura
par lui-même si l’on avoit exécuté ses ordres ; e t ,
non content de cela, il revint au moment où nous
nous embarquions pour souhaiter un bon voyage
à l’ambassadeur.
Nos bateaux passèrent sous un pont de bois
qu’on étoit occupé à reconstruire, et devant lequel
nous nous étions arrêtés l’année d’avant : on en
voit à peu de distance un autre construit partie en
pierre et partie en bois. Beaucoup plus loin, à une
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