
OBSERVATIONS
les jonques chavirent lorsqu’elles sont surprisés
par un coup de vent. Outre ces voiles, les Chinois
ajoutent, dans les beaux temps, un perroquet et
et une bonnette.
Les ancres sont de bois de fe r , appelé en Chinois
Tie-mo; elles sont assez généralement garnies
de fer à l'extrémité de leurs branches.
La cale des sommes est divisée en plusieurs
compartimens faits de planches de deux pouces
d epaisseiir, et calfates soigneusement, ainsi que
les dehors, avec de la gafgaie , espèce de mastic
composé de chaux et d’huile appelée Tong-yeou,
et mêlé avec des fils déliés de bambou. La gal-
gale se durcit dans l’eau et devient impénétrable*
Un seul puits place au pied du grand mât, suffit
pour tenir la jonque k sec ; on le vide avec des
seaux.
C ’est un grand avantage pour ces bâtimens, que
d’avoir leur cale divisée en compartimens, et il
seroitk desireî qu’on en adoptât l’usage en Europe;
car si un navire touche sur un rocher et en est enfoncé
, l’eau ne pénètre que dans un endroit, et ne
se répand pas par-tout. Le seul inconvénient qui
en résalteroit, seroit la diminution de l’emplacement
dans les navires marchands, sur-tout pour
ceux qui chargent k fret; mais cette raison n’existant
pas pour les vaisseaux de guerre et ceux qui
vont faire des découvertes, on pourroit employer
SUR LES CHINOIS .
la méthode Chinoise avec avantage dans la construction
de ces derniers bâtimens.
Les jonques marchent assez bien vent arrière ;
elles sont chargées pour cela, les Chinois mettant/
plus de marchandises k la poupe qu’k la proue,
afin de contre-balancer l’effort de la voile , qui,
constamment placée sur i’avânt du bâtiment j le
fait nécessairement plonger ; mais lorsque le vent
souffle au plus près , faction de la voile n’étant
plus la même sur le navire , il se relève et dérive
prodigieusement.
Les Chinois ne se servent pas de compas de mer;
ils n’ont qu’une simple boussole ; l’aiguille, qui n’a
yqu’un pouce ou un police et demi, est toujours
vacillante, et renfermée dans une boîte qui n’est
pas suspendue, mais posée uniquement dans un
vase rempli de sable, dans lequel ils enfoncent de
petites chandelles de bois de senteur, pareilles
à celles qu’ils ont coutume de mettre devant les
idoles.
Le pilote donne la route et veille k la boussole ;
le timonnier ordonne la manoeuvre, et lé capitaine
a le soin de l’équipage et de la cargaison* Chaque
matelot a sa portion dans le chargement : de cette
manière , tout le monde se trouve intéressé k la
conservation du navire.
Les vaisseaux de guerre Chinois ont la même
construction que lès jonques ; ils sont seulement