
soldats Hoïlandois obtinrent seuls des chevaux, les
autres vinrent en palanquins ; nos domestiques et
plusieurs effets ne quittèrent Tchang-chan- hien
qu’à quatre heures de l’après-midi, les mandarins
n ayant pu parvenir à se procurer plutôt les coulis
nécessaires. Les chevaux paroissent être très-rares
dans ce pays, nous n’en rencontrâmes aucun, les
Chinois voyageant presque tous à pied ou en palanquin.
Nous ne rencontrâmes que peu d’habitans et
encore moins de voyageurs dans la route que nous
fîmes par terre dans cette journée, quoique ce
passage fasse la séparation des deux provinces de
Kiang-sy et de Tchekiang, et que, suivant les
Chinois, il serve de communication à sept provinces
différentes.
[6. ] Nos effets n’étant pas encore arrivés , nous
allâmes dans la ville , où nous vîmes un arc de
triomphe très-bien travaillé ; nous entrâmes ensuite
dans une ancienne pagode appelée Ôuang, dans
laquelle des Chinois venoient de faire un sacrifice
en égorgeant une poule sur un petit tigre en-
pierre , placé à l’entrée de la salle principale. Le
sang étoit encore chaud. Nous regrettâmes beaucoup
de n’avoir pas été témoins de cette offrande,,
et des cérémonies qui se pratiquent dans cette circonstance
; c’étoit la première fois que j’enten-
dois parier d’un sacrifice sanglant. Nous visitâmes
ensuite
ensuite une autre pagode ; ceilé - ci, n’étoit pas
encore entièrement achevée. On emploie beaü^
coup de bois dàni la construction dç ces édifices >
et ies Chinois les font avec un soin particulier,
car les portes et les fenêtres sont travaillées à joui
et ornées de sculptures. La porte extérieure est en
brique et fort bien construite.
En revenant à notre Kong-koüah, nous rencontrâmes
notre premier mandarin, précédé des
soldats , des tranché-têtes-, des bourreaux et des
porteurs de chaînes du gouverneur de la ville,
chez lequel il alloit faire sa visité. Tout fier de cet
attirail respectable, il crut que nous nous arrêterions
pour le saluer ; mais nous continuâmes
notre route sans le regarder. Nous aperçûmes
peu d’hommës dans la ville, et encore moins de
femmes*
Le derrière de notre maison étant occupé par
le propriétaire et par ses femmes, celles-ci nous
regardoient par les fentes de la porte et par un
trou pratique dans la cloison ; mais un Chinois
étant survenu àu moment où elles ne s’y atten-
doient pas, il les fit retirer ; nous mîmes alors une
planche devant le trou, pour montrer au maître
de la maison que nous ne cherchions pas à voir
chez lui. Quelques-unes de ces femmes étoient
jeunes , assez jolies et bien habillées*
La rivière qui passe à Yu-chan^hien n’est pas
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