tinrent ïes pieds, un troisième s’assit sur son dos ,
et le quatrième se mit à frapper avec un bambou
sur les cuisses nues du patient.. Celui-ci , comme
moins coupable, ne reçut que cinq coups, après
quoi le mandarin continua son chemin.
La route, du cote de la montagne qui regarde
la province de Quang-tong,. n’est pas aussi rapide
que du côté du Kiang-sy ; elle est en partie
pavée et passe entre plusieurs collines au p;ed desquelles
on trouve quelques petits villages. Après
avoir pris des rafrâîchissemens à Tchong-tchang-
tang, nous continuâmes de marcher entre des hauteurs
boisées, dont ies bas sont destinés à la culture
du riz.
La campagne s’ouvre ensuite', et l’on arrive
bientôt à Nan-ngan-fou , dont nous rencontrâmes
îe gouverneur allant au devant de l’ambassadeur.
On voit en passant la porte de la ville, trois petits
canons posés sur des pièces de bois, et plus en
avant, un grand bâtiment consacré à Confucius.
Les boutiques sont de peu de valeur, et nous n’en
vîmes aucune qui pût mériter notre attention en
suivant ia rue principale qui conduisoit à notre
Kong-kouan. La maison où nous logeâmes, est
vaste, et sert pour les examens. Étant peu éloignés
du lieu ou nous devions prendre nos embarcations,
nous allâmes les examiner ; ia meilleure ayant
été prise par ies gens du mandarin , nous fîmes
changer
DE PEKING.
changer l’inscription et remettre le nom de l'ambassadeur
: nous insistâmes pareillement pour
qu’on remplaçât par des bateaux plus iégers et
plus commodes, ceux qu’on nous avoit destinés,
qui étoient lourds et mal distribués.
M. Titzing étant arrivé, ie gouverneur de la
ville vint iui rendre visite. Ce mandarin portait un.
bouton de cristal et étoit décoré de la plume de
paon, que l’empereur lui avoit donnée pour ie récompenser
de sa bonne conduite durant la guerre
de ia Cochinchine : il paroissoit très-honnête, et
avoit deux pouces k l’une de ses mains.
Nous rencontrâmes dans ie passage de la montagne
beaucoup de coulis , dont plusieurs trans-
portoient des petites monnoies de cuivre dans la
province de Kiang-sy : on fait monter le nombre
de ces coulis à deux ou trois mille , parmi lesquels'
il y a des femmes qui portent aussi bien des fardeaux
que ies hommes : quoi qu’il en soit, à l’exception
de ces porteurs, on ne voit pas en général
beaucoup de monde dans ia campagne, ni même
dans la ville, qui cependant paroît assez considérable.
[4 ] Le gouverneur de Nan-hiong-fou se rendit
le matin chez l’ambassadeur pour le conduire dans
la ville : nous entrâmes d’abord dans l’enceinte d’une
pagode, où l’on voit une vieille tour de neuf étages,
fort endommagée et totalement ruinée en dedans.
TOME II, I