
trente-cinq degrés de latitude , dans les montagnes
de Kokonor en Tartarie. Après avoir parcouru
une portion de ce pays , il entre en Chine par les
provinces de Chen -sy et de Chan-sy, traverse ensuite
le Honan , une partie du Kiang-nari , et se
jette , après une course de six à sept cents lieues t
dans la mer orientale.
Ce fleuve n’est pas aussi large que le Kiang:
k Pe-tsiu-tcheou, où nous le traversâmes, il peut
avoir de trois k quatre cents toises de largeur ; il
étoit très-sale et chariôit pour lors des glaçons. A
notre retour, lorsque nous le passâmes à Yang-
]da-ÿn ^ vingt-cinq lieues au-dessus de son embou- .
chure, sa largeur étoit de cinq k six cents toises.
Les rives du Hoang-ho sont d’une terre argileuse
jaunâtre, dont ses eaux sont imprégnées. Ce fleuve
est rapide, et cause souvent de grands ravages èn
se débordant ; c’est pour le contenir et s’opposer k
ses dégradations qu’on a construit des chaussées
faites avec de la paille entremelee avec de la terre,
et qu’on a élevé dans les environs de la ville de
Sou-tsin-hien la forte digue qui le prolonge pendant
près de vingt lieues.
Cet ouvrage considérable est confie aux soins
d’un grand mandarin, qui en a l’inspection et qui
veillé k ce qu’il soit bien entretenu. La digue peut
avoir de vingt-cinq k trente pieds de large au sommet
; sa hauteur est de quinze k vingt pieds, et son
SUR LES CHINOIS. 19 7
épaisseur par le bas de quarante k quarante-cinq
pieds ; elle va en talus des deux côtés.
Le Kiang, situé plus au suâ que le Hoang-ho,
prend sa source dans le pays des Tou-fan, par les
trente-trois degrés de latitude, et traverse une partie
des provinces de Yunnan, de Setchuen , de Hou-
touang et de Kiang-nan •> son cours est de plus de
sept cents lieues. En se jetant dans la mer orientale
au trente-deuxième degré de latitude , il a formé,
suivant le rapport des Chinois, une île considérable,
nommée Tsong-ming, qui peut avoir vingt
lieues de long sur six de large.
Ce fleuve est profond, mais son cours n’est pas
aussi rapide que celui du Hoang-ho. AKieou-kiang,
ville éloignée de la mer de près de cent quarante
lieues , nous le traversâmes en vingt minutes dans
de grandes barques ; il pouvoit avoir dans cet
endroit une demi-lieue de large, et nous éprouvâmes
en le passant un mouvement semblable k
celui qu’on ressent dans un vaisseau lorsqu’on est
en pleine mer. A Tsin-kiang-fou, trente lieues au-
dessus de son embouchure , il a environ une lieue
de largeur.
La capitale de l’empire avoit changé plusieurs
fois avant que les Yuen ou. Tar tares Mongoux se
fussent emparés du trône. Chy-tsou , premier
empereur de cette dynastie, jeta les fondement de
Peking, et y fixa sa résidence en 12,67 ; mais