
c est aux médecins à prononcer sur cette matière.
On voit beaucoup de lépreux à ia Chine, et iis
ne sont pas renfermés. Ceux qu’on rencontre dans
ies rues de Quanton sont dégoûtans, et ia plupart
ont perdu les doigts , principalement ceux des
trouve aussi plusieurs Chinois qui n’ont
pas de nez t c’est un commencement de lèpre,
mais qui, quelquefois, ne s’étend pas plus loin.
Iï est à présumer pourtant que la lèpre des Chinois
n’est pas la véritable; car la véritable lèpre
étant contagieuse, quelque soin que prennent les
personnes saines pour ne pas toucher à celles qui
en, sont infectées , elles ne peuvent pas toujours
les éviter , et par conséquent se trouvent dans le
cas de gagner cette maladie. Il en résulteroit donc
que la plus grande partie de la Chine seroit attaquée
de la lèpre : cependant, le nombre des ié-
preux n’est pas très-considérable , et paroît ne pas
augmenter. Ce n’est donc pas une vraie lèpre, mais
c’est un sang corrompu , une maladie vénérienne
parvenue à son plus haut degré. Les Chinois savent
pallier cette dernière maladie ; ils la guérissent
même avec des tisanes ou par les sueurs.
Parmi les filles publiques il s’en trouve qui sont
très - malades ; elles prennent des drogues et des
boissons rafraîchissantes ; enfin, elles concentrent
le mal de manière qu’il ne paroît rien à l’extérieur.
Ces femmes vont et viennent, et hormis un teint.
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fin peu pâle et un visage bouffi, on ne s’imàgine-
roit jamais , à les voir , qu’elles sont incommodées;
Les chaleurs des pays méridionaux atténuent le mal
vénérien , et les sueurs , avec quelques drogues,
le font disparoître : 011 voit même des personnes
vivre avec cette maladie, et ne pas s’en inquiéter.
La peste a existé à la Chine ; elle s’appelle
Ouen-pin : sous l’empereur Hiao-tsong des Ming,
en 1503, elle ravagea les provinces du Sud.
S E C T E S D E LA O - K I U N E T D E FO.
L a secte de Lao-kiun est la plus ancienne de
celles qui existent à la Chine. Lao-kiun ou Lao-
tse jC n.° 84 ) étoit de la province de Honan, et
naquit 6o4 ans avant J. C. et 53 ans avant Con-
fucius. Ce sectaire , voyant la vertu dégénérer
chez les Tcheou, abandonna la Chine et se retira
dans le Ta-tsin, pays soumis aux Romains, où il
écrivit son livre intitulé Tao-te-king, composé de
cinq mille sept cent quarante-huit caractères. Ce
livre, dont le titre Veut dire le livre de la puissance
du Tao, n’est qu’une suite de pensées et de maximes
détachées exprimées dans un style très-concis et
très-difficile à comprendre.
Suivant Lao-tse, le Tao est le principe du ciel
et de la terre ; il est ia mère de tout ce qui existe ;
enfin, c’est un être très-intefiigent, mais en même
temps incompréhensible.