Les dieux Chinois sont quelquefois seuls, et
d’autres fois entourés de plusieurs génies inférieurs
; iis ont plus ou moins de réputation, suivant
les grâces ou les faveurs qu’ils sont censés
avoir accordées. Plusieurs de ces dieux ont des
cornes au front* ou portent des têtes d’animaux;
il y en a qui ont trois yeux , mais ils sont rares :
enfin , ies Chinois ont des dieux de toutes les
façons ; ils ne sont pas d’ailleurs embarrassés pour
la représentation de leurs génies , car iis. se contentent
souvent dé mettre sur une pierre ou sur
un morceau de papier le nom du dieu qu’ils veulent
implorer. Un Chinois craint-il qu’en soulevant
une grosse pierre il ne lui arrive Un accident, il
en prend une petite, l’entoure de quelques chandelles,
et brûle des papiers dorés; cette cérémonie
achevée, il se inet à l’ouvrage et ne redoute plus
rien : c’est ainsi que les préjugés conduisent la
plupart des hommes.
È 0 N'Z Ë S.
O n estime que le nombre des bonzes existant
dans l’empire, peut s’élever à un million. Les missionnaires
ne sont pas d’accord sur là quantité de
ceux qui demeurent à Peking, ou dans les environs
: le P. Trigaud en mét quinze mille , le
P. du Halde deux mille , et les autres missionnaires
six mille. N’ayant pas de notions exactes à
ce sujet* je ne prononcerai pas entre ces auteurs.
On compté deux cents bonzes dans la pagode
de Honan , vis-à-vis de Quanton : il y en avoit trois
cents dans celle que nous visitâmes auprès du lac
Sy-hou, et cinquante dans une autre maison qui
n’est pas fort éloignée de Hang-tcheou-fou.
Les bonzes se rendent au temple le matin , le
soir, et deux heures avant le jour. Le chef des
prêtres est placé en avant pendant l’office, et accompagné
de deux autres prêtres. H frappe de
temps en temps sur un instrument de bois creux *
fait en forme de poisson, et posé sur Un coussin ;
les bonzes sont debout et se prosternent par intervalles
; ils chantent et répètent très-souvent le mot
omitofo ; ils sont fort recueillis, et ne détournent
point là tête.
On distingué deux sortes de bonzes , les uns
appelés Tao-tse, ou sectaires de Lao-kiun; et les
autres nommés Ho-chang, ou bonzes de Fo. Les
premiers vivent en communauté * ou seuls , ou
mariés ; ils fie se raSent point, et relèvent, sur la
tête, leurs cheveux quelquefois enveloppés d’une
toile , d’autres fois ramassés Sous une espèce d’é-
cuelle jaunâtre et polie ; ils portent une grande
robe sans collet avec des manches lar-ges.
Le§ bonzes de Fo ne se marient pas ; ils ont
la tête rasée, et portent, ainsi que les Tao-tse,
une robe noire ou grise ; dans les cérémonie« ils