
mençant leur page à droite , en sorte qu’à mesure
qu ils changent de ligne, ia main recouvre ce qu’ils
ont écrit, et qu’ils sont obligés de 1a lever entièrement
pour relire les derniers mots : il est vrai
que leur encre séchant promptement, l’inconvénient
de cette méthode devient moins sensible.
C est un talent à la Chine, que de bien écrire :
les caractères doivent être petits; il faut savoir les
placer et choisir ceux^qui conviennent, principalement
dans les placets adressés aux mandarins :
cette recherche est plus grande encore lorsqu’on
écrit à l’empereur, car il y a des mots qui ne s’em- '
ploient que pour lui seul. On trouve peu de Chinois
en état de bien composer un mémoire ; un
caractère mal fait, ou qui n’est pas à sa place,
peut faire rejeter une requête.
ENCRE.
L’e n c r e ordinaire est faite avec la suie produite
par la combustion du bois de pin , et mêlée
avec de la colle forte. On en fait d’une qualité supérieure
avec ia suie la plus légère provenant de
mèches allumées et alimentées d’huile : on mêle
cette suie avec de la colle de peau d’âne, et on y
ajoute un peu de musc, pour fui donner une odeur
agréable ; lorsque la pâte a acquis une certaine
consistance, on la coule dans des moules. La
meilleure encre vient de Nanking, et &e fabrique
dans le district de la ville de Hoey-tcheou-fou ;
mais on y est souvent trompé, parce que les Chinois
contrefont les marques et vendent de l’encre
ordinaire pour de l’encre venant de Nanking. Lorsqu’on
veut connoître si l’encre est bonne , il faut
casser le bâton, et voir si la cassure est lisse et
brillante. Il y a encore une autre manière , qui
consiste à broyer l’encre qu’on veut essayer, sur
un petit plateau de vernis, qu’on remplit ensuite
avec de 1 eau ; celle dont la couleur approche le
plus du vernis est la meilleure ; si elle est grise ,
elle est d’une qualité inférieure.
La bonne encre de la Chine doit se bien délayer
dans l’eau, se fondre aisément sous ie pinceau ,
avoir une odeur douce et agréable ; cependant
1 odeur musquée n’est pas toujours une preuve
de sa bonté, car elle se trouve aussi dans l’encre
ordinaire. Lorsque l’on veut conserver des bâtons
d encre, il suffit de les tenir enfermés dans une
boite, à I abri de 1 humidité ; mais s’ils en prenoient
par hasard, il ne faut pas les exposer au soleil, car
ils se gerceroient.
Les Chinois se servent pour broyer l’encre, d’une
pierre plate un peu creusée, ayant un trou pratiqué
vers l’une des extrémités , dans lequel on
met un peu d’eau pure et bien claire. Il faut
prendre garde de laisser sécher le bâton d’encre
§ur ççttç sprte décritpire,, car il arrive quelquefois^