grandes, et quelquefois d’une taille gigantesque:
celles que nous vîmes à la pagode du lac Sy-hou,
avoient de vingt-cinq à trente pieds de haut. Ces
génies ont différentes attributions , qui sont désignées
par les choses qu’ils tiennent k la main :
un sabre annonce le dieu de ia guerre ; une guit-
tare, celui de la musique (n.° 8p); une boule
signifie l’esprit du ciel. Les dieux de l’intérieur
sont ordinairement d’une proportion moyenne et
plus raisonnable ; les uns sont couchés nonchalamment,
les autres sont assis sur des fleurs et les
jambes croisées; mais ils sont tous gros et replets:
cela doit être, car les Chinois faisant grand cas
de l’embonpoint, on croira sans peine qu’ils se sont
bien gardés de représenter leurs dieux maigres et
chétifs.
Le nombre des dieux et des génies étant très-
considérable, il seroit très-difficile de les dépeindre
tous. La seule pagode du lac Sy-hou en contient
cinq cents. Plusieurs des dieux qu’on voit dans les
temples , sont représentés suivant la manière indienne,
c’est-k-dire avec plusieurs bras nous vîmes
à Yang-tcheou-fou une déesse qui en avoit trente.
La déesse de toutes choses, appelée Teou-mou,
a huit bras ; elle est assise dans un char traîné par
sept cochons noirs.
La déesse de la reproduction et de la fécondité
de la nature a seize bras ; elle repose sur une fleur
de nénuphar. Les Chinois racontent k son sujet
la fable suivante : « Trois nymphes du ciel s’étant
m baignées dans une rivière, une d’elles mangea
» des fleurs de nénuphar et devint enceinte ; elle
» resta sur la terre, et mit au monde un fils qu’eiie
» éleva jusqu’k ce qu’il fut grand ; elle lui dit alors
as de rester dans une île écartée, et d’attendre qu’un
aa homme vînt le chercher ; après quoi la nymphe
a> s’envola vers le ciel. Celui que la déesse avoit
aa annoncé, parut k l’époque marquée, et emmena
aa le jeune homme, qui devint dans fa suite un
>a personnage célèbre, et donna des lois k tout
aa l’empire, aa Les Chinois entendent par les seize
bras les seize siècles pendant lesquels la Chine a
vécu sous la protection de la déesse.
Le dieu Fo est assis sur une fleur de nénuphar
( n° 8y ) . La déesse, des éclairs est debout ,
ayant deux cercles de feu dans les mains , et un
poignard k la ceinture. Le dieu du feu marche
sur des roues enflammées, et tient une lance et
un cercle ( n.° 8y),
Le lord Macartney a peint un » dieu dans un
cercle composé de tambours , et l’a appelé le Jupiter
Chinois. Le mot Jupiter est mal employé
car nous entendons par-Ik le maître du c ie l, au
lieu que la figure dépeinte par Fauteur Anglois ,
est celle d’un génie subalterne , nommé Louy-
k ong, qui préside au tonnerre ( n.° 86).