
cause des cailloux ronds qui couvrent une tonne
partie du terrain. Les pierres des montagnes sont
inclinées et divisées par grosses lames ; elles ressemblent
à du grès.
Après avoir traversé quelques petits villages, et
ïe bourg de Tchang-chang, dont les hommes et
les femmes avoient*des goitres, nous sortîmes enfin
d’entre íes montagnes, et nous pûmes jouir de la
vue de la campagne, qui est très-belle, et diversifiée
, de distance en distance, par des maisons et
dés bouquets d’arbres.
Un peu avant la ville de Tay-ngan-hien , que
1 on ne découvre que de fqrt près, nous trouvâmes
deux lignes de soldats postés sur ie bord du chemin
du faubourg, qui est considérable et garni
de boutiques contenant des grains et autreis objets
nécessaires aux paysans.
La ville n’étant pas éloignée de notre Kong-
io u a n , j’allai la visiter. On trouve dans la rue
principale un arc de triomphe, et à l’extrémité une
grande et belle pagode , dont un bonze m’ouvrit
la porte. Les bâtimens étoient bien entretenus ,
et, comme iis ont été construits par ordre de l’empereur,
íes toits sont en tuiles jaunes et les murailles
peintes en rouge et en jaune. Au milieu de
la grande cour il y a un Poussa , plus loin une
cloche suspendue, et un fourneau de fonte de six
pieds'de hauteur. Une des pièces de ja pagode
'renferme une déesse dont on ne voit que ïa tête ,
ie reste du corps étant caché par des toiles ; deux
génies sont sur les côtés , et , plus en avant, un
gros tambour et un grand miroir de métal, dont
ie poli étoit totalement terni.
La nuit commençant à s’approcher, je fus forcé
de retourner à ia maison, toujours accompagné
par les mêmes Chinois , mais en petit nombre.
La ville me parut foiblement peuplée.
[27.] En quittant notre Kong-kouan, nous trouvâmes
à ia sortie du faubourg des soldats rangés
en iignes, et qui avoient pour armes des sabres
et des fusils. La campagne est unie, belle et très-
bien cultivée, avec des habitations de distance en
distance. Les chemins sont beaux , bordés d’arbres ,
et suivent les inégalités du terrain, qui tantôt est
foiblement élevé , et tantôt forme des pentes très-
adoucies : en général, la route monte et descend,
tourne soit à droite soit à gauche, sans qu’on ait
fait le moindre travail pour la redresser ou la rendre
plus unie.. Arrivés au bourg de Tchouy-kia-tchang,
nous le quittâmes bientôt 5 mais à, sa sortie, la
campagne ne nous parut pas aussi belle que le
matin,
Les corps-de-garde de cette province sont en
bon état ; les soldats, au nombre de six dans chacun
, sont grands et vigoureux : nous rencontrâmes
encore des Chinois avec des goîtres^Le terrain est
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