
* $ y 2 OBS ERVA T I ONS
tire des feux d’artifice. Ces feux, qui diffèrent entièrement
des nôtres, sont renfermés dans des espèces
de tambours, d’où il se détache peu-à-peu des lanternes,
des vases de fleurs qui se déploient en tombant
, et paroissent illuminés ; quelquefois ce sont
de petits bateaux armés de pétards et qui se canon-
nent entre eux ; d’autrefois ce sont des espèces de
treilles chargées de feuilles et de raisins : ces feux
d’artifice sont très-agréables , mais ils n’ont rien
d’imposant.
Les Chinois ne peuvent expliquer l’origine de
la fête des ianternes, et ils en rapportent différentes
causes. La première est la mort de la fille
d’un mandarin: cette jeune personne, disent-ils,
étant tombée dans l’eau et s’étant noyée, son père
et le peuple, qui regrettoient beaucoup sa perte,
la cherchèrent inutilement pendant long-temps
avec des lanternes.
La seconde , c’est qu’un empereur s’ennuyant
jadis d’être distrait dans ses plaisirs , par l’alternà-
tive continuelle du jour et de la nuit, ordonna, d’après
le conseil d’une de ses femmes , de construire
un palais entièrement inaccessible aux rayons du
soleil , en fit éclairer l’intérieur par une grande
quantité de lumières, et s’y tint ensuite renfermé.
On ajoute que le peuple s’étant révolté , l’empereur
fut chassé , et le palais détruit ; et que,
pour conserver la mémoire de cet événement, on,
alluma tous les ans des lanternes à la même époque.
D’autres auteurs, sans donner une origine extraordinaire
à cette fête, rapportent simplement que
sous l’empereur Jouy - tsong desTang, 712, ans
après J. C . , ce prince permit d’allumer un grand
nombre de lanternes durant la nuit du 15 de la
première lune. Dans la suite, l’empereur In - ty ,
•en 9 5 o de J. C . , fit durer cette fête jusqu’au 18 ;
mais après ce prince elle fut réduite k trois jours,
et cessa le 17.
Les Chinois célèbrent au printemps une fête en
l’honneur de l’agriculture; ils promènent alors une
vache faite de terre , accompagnée de plusieurs
enfans habillés en laboureurs, et portés sur des tables
; ce cortège est suivi et entouré de musiciens.
Ils en ont aussi une autre dans l’automne (n° 6) >
pendant laquelle ils portent des lanternes, destrans-
parens et d’énormes poissons de papier. Quatre
hommes soutiennent une table garnie de fruits,
sur laquelle une jeune fille se tient debèut sur une
branche d’arbre, ayant k côté d’elle une autre petite
fille, et en avant un jeune enfant habille en vieillard.
La marche est ouverte par des musiciens et
par des gens qui tirent des pétards toutes les fois
qu’on s’arrête. Les hàbîtans devant lesquels passe
cette espèce de procession, dressent des tables garnies
de fruits, de bétel et de tabac, et en offrent k
tous ceux qui composent le cprtege.
A a 3