
Une forte rame est placée k l’arrière, et quelquefois
il y en a encore deux sur ies côtés : ces rames
ne soin pas dans le même sens que nous mettons
les nôtres, mais prolongent au contraire le bateau ;
elles sont appuyées vers le tiers de leur longueur sur
la tête d’un gros clou enfoncé dans une forte traverse
de bois, et entaillées k cet endroit de manière k ne
recevoir que la tête du clou, et ^ pouvoir tourner
de chaque côté : k l'extrémité supérieure de la rame
est attachée une corde faite de rotins» de trois pieds
de long » ^ Çui sert k la retenir ; c’est k cette place
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que l’on pose ies mains pour faire aller la rame,
tantôt d,’un côté, tantôt de i’autre, et ïa faire mouvoir
pour ainsi dire comme la queue d’un poisson ;
elle saute quelquefois hors du clou , mais elle ne
peut glisser, parce qu’elle est retenue par une autre
corde. Çette façon de ramer a davantage de donner
de la marche au bateau, et elle est très-commode
dans les rivières et les petits canaux ; car les Chinois
passent où nous sommes obligés de nous arrêter
, ou de lever les rames.
Les embarcations destinées k l’usage des mandarins
, entrent plus avant dans l’eau, mais la disposition
en est la même (n.° 24), Celles qui servent
à Quanton au transport des marchandises, sont
presque rondes en dessous comme en dessus, et
couvertes en partie de planches et de nattes qui se
tirent k volonté pour faciliter le chargement ou le
SUR LES CHINOIS. 2 I r
déchargement : ces bateaux, qui sont iourds et ne
peuvent remonter la rivière que jusqu’k une certaine
distance , portent une voile fort grande ;
mais ils chavirent facilement, et ne soutiennent
bien le vent que lorsqu’ils sont chargés*
Après cette espèce de bateau, ceux qu’on rencontre
en plus grande quantité sur la rivière de
Quanton, sont de petites barques couvertes, qui
servent k transporter les passagers d’un endroit k
un autre : elles sont propres et fort légères ; mais
ce qu’elles ont de plus singulier, c’est qu’elles servent
continuellement de demeure k une famille entière
, qui souvent y naît, y vit et y meurt tour-k-
tour. La femme conduit la barque et y reste avec
sesenfans, tandis que le mari, qui est ouvrier ou
porte-faix, en sort le matin pour aller k ses travaux
, et n’y revient que le soir.
Les bateaux en usage dans les différentes provinces,
sont extrêmement variés dans leur construction
, et disposés suivant les rivières qu’ils ont
k parcourir. On en voit k Quanton qui ont les deux
extrémités pointues, et qui sont courbés dans leur
longueur, de manière que le milieu se trouve un
peu plus élevé que le reste. Ces bateaux servent
k franchir des cataractes ou des passages remplis
de rochers ; oh leur donne cette forme pour qu’ils
résistent davantage aux chocs.
Les bateaux du Kiang-sy ( n.° 42 ) sont d’une
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