
rendre de Fau,recôté de la rivière, dans un jardin
appartenant aux Hannistes. Aucun Chinois ne se
présenta lorsque l’ambassadeur entra dans ie bateau,
mats seulement quelques marchands l'attei-
gmrent lorsque nous traversions la rivière, et les
soldats de deux galères devant lesquelles nous passantes
, battirent sur ie bassin de cuivre et tirèrent
trois coups de boîte.
Arrivés de l’autre côté du fleuve y l’ambassadeur
et M, \ anbrâam partirent accompagnés des Hannistes,
tandis que nous restâmes dans ie bateau,
n moment après nous vîmes passer fa lettre de
empereur, portée en grande cérémonie et précédée
par des Chinois habillés de jaune et tenant
ù ia main des espèces de masses. On déposa cette
lettre dans une salle où MM. Titzing et Vaiibraam
furent conduits , et où iis firent le salut ordinaire
en présence du Tsong-tou, du Fou-yuen et du
Hopou, qui &e retirèrent ensuite, ne laissant que'
ie troisième des mandarins qui nous avoît accompagnés
à Peking, et qui resta avec les Hannistes et
d autres petits officiers , pour assister au dîné et
à la comédie qu’on nous donna.
' 11 y avoit Parmi ces comédiens un jeune homme
d’une figure si agréable , que lorsqu’il étoit habillé
en femme on pouvoit s’y méprendre ; nous ri’â-
vions pas même vu durant tout notre voyage une
femme qui fût aussi jolie. Ce comédien, qui avoit
DE PEKING. 143
«ùigné beaucoup d’argent soit en montant sur ie
théâtre, soit en satisfaisant les goûts des gens riches
et en place , desiroit ardemment abandonner son
métier pour aller jouir de sa fortune; mais l’état
qu’il professoit étant méprise k la Chine, il n osoit
le quitter dans la crainte d’être inquiété par les
mandarins. L’ambassadeur se retira a cinq heütés,
sans que personne se presentat pour I accompagner.
P u . ] Le mandarin chargé des présens qu’on
nous avoit faits k Peking et dans les autres villes ,
étant venu le matin chez l’ambassadeur pour les
lui remettre, nous n’eûmes plus rien k démêler
avec les Chinois, et l’ambassade fut achevée.
C ’est de cette manière que se termina Une
expédition entreprise , d’après l’insinuation des
mandarins et sur - tout de M. Vanbraam , pour
complaire uniquement au Tsong-tou de Quanton,
lequel auroit dû , par conséquent, en être rëcon-
noissant et recevoir avec plu? , de distinction l’ambassadeur
k sort retour de Peking. Mais les Chinois
croient faire un grand honneur aux étrangers
en les faisant jouir de^ l’insigne faveur de rendre
leurs respect? k l’empereur. Un éclit relatif k l’ambassade
( a ) , et l’exemption dé droits pour 1e
(a) Edit impérial donné le i , ‘r jour de la i2>e lune [22 dê~
cembre 1794 ] de la année du règne de Kien-'bng.
Un ambassadeur Anglois étant venu l’année dernière à Peking