père ; il est regardé comme le fils de son père
adoptif ; il en prend le nom ; et si ie père adoptif
vient ensuite k avoir des enfans naturels , le fils
adoptif partage également avec eux.
Concluons donc encore qu’avec les facilités qui
existent chez les Chinois pour conserver les en-
fans , on ne peut supposer qu’ils soient assez cruels
pour les exposer ou les faire périr aussi fréquemment
qu’on s’est phi k le répéter.
E S C I AW ES.
vBR
ÍL n’y avoit autrefois a esclaves k ia Chine, que
ceux faits k la guerre , ou condamnés par les lois.
Les famines et la misère forcèrent dans ia suite les
parens k vendre ieurs enfans, et établirent ce droit
funeste, qu’un père peut engager son fils et même
ie vendre. Mais, si i’infortune est souvent la cause
de cet acte dénaturé, l’intérêt l’est encore bien davantage
; et l’on ne trouve beaucoup de petites
filles k vendre, que parce qu’il se rencontre un
grand nombre d’acheteurs : ceux-ci élèvent ces
filles avec soin, leur font apprendre k jouer des
instrumens , et leur donnent toutes sortes de ta-
lens, soit pour les revendre ensuite avec un grand
profit, soit pour en faire des filles publiques. La
ville de Sou-tcheou-fou est renommée pour ce
genre de trafic ; cependant les Chinois n’achètent
pas toujours ces enfans pour cet usage infame :
ils les gardent chez eux , les font travailler et les
marient ; c’est leur intérêt, parce que les enfans
qui naissent de ces esclaves leur appartiennent :
ils les élèvent ordinairement dans la maison ; les
filles accompagnent leurs maîtresses lorsqu elles
se marient, et les garçons servent et apprennent
quelque métier. Les esclaves peuvent être affranchis
; ils ne sont tenus alors envers leurs maîtres,
qu’aux cérémonies d’usage pratiquées au premier
jour de l’an , et k leur faire quelques présens.
Au reste, il ne faut pas entendre par l’expression
d’esclave, ce que nous entendons par ce mot
dans nos colonies, car la différence est très-grande.
Pendant notre voyage k Peking, un de nos domestiques
Chinois ayant acheté un petit garçon,
remit quelque argent au père, et fit un écrit par
lequel il s’engageoit a nourrir et k habiller 1 enfant
; le contrat terminé , il l’appela son frère, et
le traita comme s’il l’eût été réellement.
L’état de comédien étant mal regardé k la Chine,
les Chinois qui jouent la comédie , achètent des-
petits garçons qu’ils dressent k ce metier ; c est un
des moyens qu’ils emploient pour pouvoir compléter
leur troupe.
La femme légitime d’un esclave ne peut être
séparée de son mari.
Un homme peut se vendre lui-même, s’il n’a?
pas d’autre moyen pour, secourir son père-
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