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qui écarte ies curieux et empêche les enfans- de
jeter des pierres. On peut en passant regarder les
portes de la ville r mais sans chercher k s’y introduire
, aucun étranger ne pouvant entrer dans*
Quanton sans y être appelé par ies mandarins.
La promenade ordinaire des Européens sè réduit
au quai et k quelques rues voisines.
La rivière est couverte de bateaux ; ris sont
propres et bien peints r néanmoins le coup d’oeil
n’en est pas agréable ; les nattes qui les recouvrent
font un vilain effet. Chaque province k la Chine
a adopté une manière particulière pour la construction
de ses bateaux. Tous ceux du même canton
sont obligés de se ranger dans le même endroit et
auprès les uns des autres ; les bateaux des filles
publiques se conforment k cet ordre.
Si un Européen paroît curieux en arrivant dans
un pays étranger,.s’il considère avec empressement
tout ce qui se présente à ses yeux pour la première
fois, ies Chinois ne lui cèdent point en çela : j’en ai
vu rester toute une journée k nous considérer ; e t ,
lorsque la faim les pressoit de s’éloigner, ils étoient
bientôt remplacés par d’autres. Rien de plus singulier
que de voir ces gens accroupis sur leurs
talons , les genoux pliés et le corps penché en
avant, fumer, causer entre eux et conserver pendant
long-temps une posture si étrange, qu’elle
les fait ressembler k des singes.
SUR LES CHINOIS. 1 5 5
Parmi ce grand nombre d’hommes qui remplissent
les rues de Quanton, ôn n’aperçoit que
très-peu de personnes du sexe. Les femmes des
ouvriers et des marchands logent dans les faubourgs
, et ceux-ci ne se rendant chez elles que
lorsque leur travail est achevé. Si un Européen passe
dans ces quartiers éloignés, les enfans et les chiens
annoncent son arrivée; aussitôt les femmes accourent
k la porte et regardent k travers une natte
d’ozier : ainsi la curiosité l’emporte toujours sur
íes usages.
La route depuis Quanton jusqu’il Wampou, où
restent les navires étrangers pendant leur chargement,
est riante (n? p j ]. La campagne est bien
cultivée : on voit plusieurs habitations et deux
grandes tour? de neuf étages , bâties en pierre et
en brique. • m \
Le mouillage de Wampou est bon, mais resserré.'
Les Européens ont leurs bancassaux dressés
le long dû fleuve et sur le bord des rivières : les
François ont seuls le droit de demeurer sur l’île de
Wampou et de s’y promener. Les Chinois permettent
bien aux officiers des navires étrangers d’y
venir, mais non aux équipages,
Chaque vaisseau est entouré de bateaux de
douane qui examinent tout ce qui en sort ou qui
y entre ; mais en quittant le navire, on n’est pas
entièrement débarrassé dés visites , elles ont lieu