
I M P R I M E R I E .
O n côpioît autrefois les livres ; l’art de l’imprimerie
ne fut inventé à ia Chine, que sous les Han
postérieurs ,950 ans après J. C. Les Chinois emploient,
non comme nous, des caractères mobiles,
mars des planches gravées ; ils ont cependant quelques
caractères détachés dont ils font usage pour
les gazettes et les livres de peu d’importance.
Les caractères sont d’abord écrits par une main
habile sur une feuille de papier ; le graveur colle
ensuite cette feuille à l’envers sur une planche
de bois, et évide les caractères de manière qu’ils
restent en relief. La grandeur de la planche contient
deux pages : lorsqu’il s’agit d’en imprimer
une d’une plus grande étendue, le graveur donne
plus d’épaisseur à la planche pour qu’elle ne se
déjette pas.
Le bois employé à cet usage est compact, très-
dur, et ressemble au poirier. II arrive cependant
quelquefois que les vers ou le temps détruisent
plusieurs caractères ; on les enlève alors pour les
remplacer par un morceau de bois qu’on grave de
nouveau.
L’ouvrier , quand il veut imprimer , après avoir
assujetti sa planche de niveau , 'la couvre d’encre
avec une brosse, et pose ensuite dessus sa feuille de
papier, qu’il étend soigneusement avec une autre
SUR LES CHINOI S . 22p
brosse plus molle que la première : on peut tirer
jusqu’à quatre feuilles sans être obligé de renouveler
l’encre, et comme elles sont minces on ne
les imprime que d’un seul côté. Lorsque les feuilles
sont sèches on les plie en deux , le dos restant
en dehors, et on les relie du côté de la tranche.
On se sert pour l’impression d’une encre particulière
et un peu fluide ; on prend pour la faire,
du noir de fumée que l’on broie et qu’on passe par
un tamis très-fin ; on le détrempe ensuite dans de
l’eau-de-vie , et lorsqu’il est comme de la bouillie,
on y ajoute de la colle-forte, à la dose d’une once
pour dix onces de noir ; on mêle le tout ensemble,
en y ajoutant l’eau nécessaire.
On trouve par tout des graveurs et des imprimeries
: tout Chinois peut lever boutique et imprimer
ou graver lorsqu’il a les moyens , les talens
et les instrumens nécessaires.
Les bibliothèques sont rares à la Chine, quoiqu’il
existe une prodigieuse quantité de livres ; les
pagodes seules possèdent des collections considérables,.
Sou-tcheou-fou, dans la province de Kiang-nan ,,
est renommé pour l’imprimerie *. le commerce des
livres qui se fait dans cette ville, est très-étendu ;
mais ces livres ne renferment , pour- la plupart ,
que des poésies.
Un Chinois qui a composé un livre , et qui veut
P *