Nous trouvâmes en nous promenant une plante
semblable au fraisier ; mais les Chinois n’étant pas
d’accord sur ses qualités, nous ne pûmes savoir si
elles étaient bonnes ou mauvaises. Ayant rencontré
une brouette vide, nous rtous efforçâmes de la faire
rouler ; mais ce ne fut qu’avec peine que nous
réussîmes à la tenir en équilibre. On doit juger
par-là des efforts du conducteur pour faire aller
cette machine lorsqu’elle est chargée et qu’elle
porte de plus une voile.
Arrivés au bourg de Liu-tching, nous n’y vîmes
rien de remarquable, excepté un pont d’une seule
arche. Les femmes, dans cet endroit, portent autour
de la tête un morceau étroit de peau bruné, avec
une petite bande d’étoffe noire, large d’un doigt,
qui s’étend du milieu du front jusque entre les
sourcils , et dont le bas est orné d’une perle ,
( n.° 4p ). Les vieilles femmes portent cette bande
plus large , et celles qui sont en deuil Font en
blanc : cette bande noire sied bien, et relève la
blancheur du visage des femmes ; cependant il est
difficile , comme je l’ai déjà d ît, de juger de leur
teint, car elles mettent toutes du rouge et du blanc,
non pas séparément, mais mêlés ensemble, de manière
qu’il y en a qui ont la figure entièrement
rougeâtre.
[ 19. ] La nuit nous empêcha de voir la ville
de Tchang-tcheou-fou. Descendus ie matin pour
ïïôus promener, nous trouvâmes la campagne bieiî
entretenue , traversée par de petits ruisseaux, et
des habitations bâties de distance en distance. Le
canal est plus large, et la chaussée qui le borde
des deux côtés s’abais'se insensiblement presque ait
niveáu dès terres : le tirage des Bateaux est facile ;
les Chinois, qui y sont employés, changent de
temps en temps , et sont fournis par les bourgs
et les villes du voisinage. Quelques soldats nous
accompagnèrent dans notre promenade ; mais ils
nous laissèrent aller par-tout, et ne s’occupèrent
qu’à nous faire faire de la place lorsque lès curieux
nous incottimodoierit.
Après avoir passé plusieurs petits ponts en pierre
qui sont construits pour Fécoulement des eaux
dans les terreS et faciliter le tirage dès Bateaux,
nous arrivâmes à Hung- lin , qui 11’a de remarquable
que deux arcs de triomphe, une vieille pagode
et un pavillon à double étage, dans lequel
on aperçoit une pierre noire.
Nous décduvrîmes plusieurs pagodes ornées de
jolies tours : ces dernières, Bâties sur des hauteurs
et dominant sur tous les environs , doivent jouir
d’une très-belle vue ; elles paroissent bien entrenues,
et en les considérant avec une lunette d’approche,
nous aperçûmes plusieurs bonzes qui se
promenoient dans les environs.
Les Chinois nous firent distinguer entré les
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