OBS ERVA T IONS
& apercevant bientôt que l’approvisionnement de
cette ville ne pouvoit se faire que par mer, et étoit
par conséquent sujet.à mille inconvéniens, il fit
commencer, lan de J. C. ia8p , le grand canal,
ou le Yun-ho. Ce canal ne s’étendit d’abord que
dans une partie du Chan-tong : Tay-tsou, empereur
de la dynastie chinoise des M in g , y fit faire
des réparations en 13Ô9 ; enfin Yong-Io, un de ses
successeurs , le reunit, en 14op , avec le Hoang-
ho, et le rendit tel qu’il existe. Le canal est généralement
bordé de digues quelquefois revêtues en
pierre, mais plus ordinairement faites en terre *
£ est-à-dire, composées de lits de terre et de lits
de paille entremêlés. De temps en temps on trouve
des écluses fermées par une porte de bois qui s’élève
entre des rainures lorsque l’on veut faire une
prise d’eau pour l’arrosement des terres voisines
( n‘° 47 )• Dans les endroits où le canal est de niveau
avec la campagne , on a creusé des fossés
par ou l’eau pénètre dans les terres, et sur lesquels
on a construit de petits ponts pour établir les
communications. En générai, ces ponts ne sont
pas épargnés dans tous les lieux où ils sont jugés
nécessaires.
Le Yun-ho, après avoir parcouru le Chan-tong
et une partie du Kiang-nan, èntre à Yang-kia-yn
dans le Hoang-ho ; il reprend ensuite à Tsïn-tiang-
pou, passe à Quay-ngan-fbu , à Yang-tdheou-fou 3
SUR LES CHINOIS. I p p
et se décharge dans lé Kiang k Koua-tcheou ; il
recommence de l’autre côté de ce fleuve k Tsin-
kiang-fou f et continue jusqu’k la ville de Hang-
tcheou-fou , où il finit après un cours de plus de
trois cents lieues , pendant lequel il a fallu, tantôt
creuser la terre k une grande profondeur, tantôt
construire de longues jetées sur des terrains marécageux,
et même souvent les continuer le long des
lacs, de sorte que l’eau du canal est quelquefois
plus élevée que les eaux et les terres voisines. En
quelques endroits l’eau du canal coule lentement;
elle est stagnante dans d’autres, et près de Yang-
tcheou-foü, je l’ai vue descendre et remonter dans
la même journée.
Si , au-dessus de Tsin-kiang-fou l’égalité du terrain
, la nature du so l, la grande quantité cFeau
qui a peu de pente, enfin, si tous ces avantages
réuniront facilité la construction du canal, on n’en
doit pas moins convenir que les Chinois ont entrepris
un ouvrage d’autant plus remarquable, qu’il
a dû leur coûter beaucoup de peines , de soin
et d’argent. N’ayant pu parcourir le Yun-ho dans
toute sa longueur, je ne puis dire si le lord Ma-
cartney n’est pas dans l’erreur, en disant, dans son
Voyage ( a ) , que ce canal passe sous des montagnes
, dans des vallées et k travers des lacs ;
(a) Macariney, tome I V , gage 84..
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