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dfonner k leur famille la même somme pour subvenir
aux frais d’enterrement.
Chacun des six grands tribunaux a deux prési-
dens et vingt-quatre conseillers, moitié Tartares et
moitié Chinois. Aucun tribunal ne peut juger seul
en dernier ressort, et a besoin du concours des
autres : c’est ce qui empêche chacun d’eux de devenir
trop puissant.
Outre ces six grands tribunaux , il y a le tribunal
appelé Tou-tche-yuen , tribunal des Yu-tche
[ censeurs publics ] . Ces censeurs ont, avec les premiers
magistrats des tribunaux, ie droit de faire
des remontrances à l’empereur. Ce tribunal fournit
des inspecteurs généraux appelés Ko-tao ; chacun
des six grands tribunaux en a un auprès de iui,
qui examine et rend secrètement compte k l’empereur
de ce qui s’y passe. Ce tribunal est aussi
chargé d’envoyer, tous les trois ans, des visiteurs
dans chaque province. Ces officiers, lorsqu’ils sont
arrivés dans les lieux qui leur sont assignés, sont
au-dessus de tous les mandarins ; ils inspéctent
leur conduite ; mais i’usage est de ne dénoncer
que ceux dont les injustices sont trop criantes et
trop visibles.
Le tribunai des Yu-tche envoie en outre des’
visiteurs secrets. II fait partir tous les trois ans ,
pour toutes les provinces * les Hio-yuen ou, mandarins
chargés des examens, et nomme aussi
le
SUR LÉS CHI NO I S. 4 4 9
ïe Siuen - ho ou inspecteur du canal impérial :
cette place est une des plus luoratives. Tous les
mandarins qui composent ce tribunal des censeurs,
ne sont que du septième ordre, mais ils jouissent
d’une grande autorité.
Après le tribunal des Yu-tche, il y a celui nommé
Jong-tching-fou, qui veille sur les soldats et les
officiers de la cour; il a sous iui cinq tribunaux
d’armes, appelés Ou-fou. Au-dessous de ces tribunaux
il y en a encore un grand nombre d’autres
particuliers , qui relèvent des six premières cours,
ou du tribunal des Yu-tche.
C ’est par ces tribunaux que l’empereur entend
et voit, pour ainsi dire , tout ce qui se passe ; mais
c’est-par les vice-rois qu’il gouverne et qu’il règne.
Maître suprême, mais vigilant, méfiant et sévère ,
il inspecte, élève et abaisse les grands tour-k-tour,
et c’est sur l’instabilité des places, et sur le désir
qu’on a d’ert obtenir qu’il fonde sa sûreté et celle de
l’État. La politique des empereurs de la Chine est
de faire dépendre tout d’eux-mêmes, de changer
k leur gré les gens en.place , d’entretenir une méfiance
et une surveillance continuelles parmi les
mandarins, de s’opposer k ce qu’ils ne deviennent
trop riches ou trop puissans, et par conséquent de
diviser sans cesse les richesses et le pouvoir, afin
d’empêcher qu’il ne se forme dans l’Etat aucun corps
capable de contre-balancer l’autorité du souverain,
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