sa nourriture avant ou après la grosse chaleur du jour, c’est-à-dire
vers^ huit heures du matin et quatre heures du soir.
'L ’eau ne manque jamais dans le pays. Elle n’est dans aucune
par îe e la région particulièrement nuisible aux indigènes ; lors-
qu elle est bourbeuse, ils la laissent dans des pots où les corps
étrangers se déposent au fond; dans les grosses chaleurs, ils dé-
ayent souvent dans 1 eau une akassa qui lui communique son
g Q û t acide.
On se fera une idée de ce que coûte la vie dans ces pays, quand
nous dirons qu’un noir vit largement avec 2 piastres 5 gaSin.es
par semaine (2 fr. 50). L’influence européenne aura vite changé
cet état de choses, et l’existence sera aussi chère dans quelques
années au Dahomey qu’elle l’est dans les colonies anglaises où la
vie matérielle est presque au même taux qu’en Europe.
Nous n ’avons passé en revue que les principaux éléments de la
nourriture des noirs ; ils peuvent se résumer à quatre choses
tout à fait indispensables : l’akassa, l’huile de palme, le piment et
le sel. Beaucoup d’entre eux, trop paresseux pour travailler d’une
açon suivie, se contentent de cet ordinaire qui résume pour un
homme toutes les conditions nécessaires à la vie.
CHAPITRE V
LE COSTUME ET LA PARURE.
Le tatouage, sa signification et son application. — Le costume des deux sexes
au Dahomey et dans les régions avoisinantes. — Les coiffures diverses. —
Bijoux du pays. — Distinctions de costume entre les différentes classes. - L
Les attributs des chefs et marques de dignité, — La hache, la canne, le
tabouret, le parasol et la pipe des chefs dahomiens.
Il y a deux cents ans, il y eût eu fort peu à dire sur la parure et
encore moins sur lé costume ; il était réduit, à cette époque, chez
les peuples de la région, à sa plus simple expression. La preuve en
subsisté aujourd’hui même ; il se trouve de nos jours plusieurs
peuplades qui sont sinon complètement nues, du moins plus que
légèrement vêtues.
Le climat est doux ; il n’a jamais forcé les habitants à recourir
à l’usage de vêtements ; ceux qu’ils portent aujourd’hui, si incomplets
qu’ils puissent paraître, sont un luxe bien inutile au point
de vue de la température.
L’histoire du costume n’a pas suivi les mêmes phases que chez
les peuples civilisés, chez lesquels il était aussi somptueux il y a
cent ans, qu’il est simple aujourd’hui.
Il est certain que le premier vêtement des naturels du pays fut
le tatouage.
Plus ou moins bien faites, variées ou nombreuses, ces marques
établissaient une distinction extérieure entre les différents individus.
La beauté, la régularité du tatouage selon les goûts locaux,
devaient distinguer les grands qui avaient pu faire faire cette opé.-
ration par des spécialistes habiles, exigeant un payement quelconque
en raison du travail ; les pauvres, au contraire, car ces deux
classes existent partout où il y a des hommes, avaient fait eux-
mêmes, ou devaient à l’obligeance d’un voisin, de mauvaises copies
de ces travaux d’art.
Au fur et à mesure que le costume apparut, sous forme d’étoffes,