cet ordre sur la côte occidentale d Afrique, parce qu’il ne se nourrit presque
exclusivement que de reptiles; on connaît la façon ingénieuse dont il se
rend maître des serpents les plus venimeux. Il affectionne particulièrement
la cobra di capello ou naja ; sa lutte avec ce reptile est assez curieuse à
signaler. Les indigènes prétendent qu il suit, à l ’aide de l’odorat, la piste de
son ennemi même après q ue'la pluie est tombée, et l’on sait que la terre
mouillée rend très difficiles les recherches de ce genre. Lorsqu’il trouve la
cobra, le hérisson se dissimule et s’approche du reptile p a r d e rriè re ; s’il
réussit, il saisit le bout de la queue de son adyersaire entre les dents et se
roule en boule instantanément; le serpent, en voulant se dégager et mordre
le hérisson, se tue sur ses piquants. Il arrive parfois que le hérisson manque
son coup ou ne se roule pas assez vite; il est tué alors p a r son terrible
ennemi au venin duquel aucun animal ne résiste plus de quelques secondes.
— Le porc-épic (:Eystrix cristata).
Rongeurs. — Le r a t de toutes les tailles et de toutes les formes, depuis
celui de nos greniers jusqu’à l’énorme r a t d’amande de palme qui atteint
la taille d’un lapin et dont les petits à leur naissance sont plus gros que
tous les autres rongeurs du même ordre; l'écureuil (Sciurus vulgaris) et une
autre variété appelée r a t palmiste, qui ne diffère de l ’écureuil que p ar les
oreillers qui sont plus grandes et la queue un peu moins fournie; le ra t
musqué, etc. L’agouti (Ghloromys acuti), qui abonde même dans les villages
et le voisinage des villes ; on l’appelle paca, mais ce dernier rongeur n ’existe
pas dans la région, à notre connaissance. Le lapin (Lepus cuniculus), inconnu
sur le littoral, mais nombreux dans le nord de la deuxième zone, vit dans
des clapiers.
P achydermes. — L’éléphant, qui devient de plus en plus ra re dans la
région, aura disparu dans quelques années, se réfugiant plus au nord; il ne
se trouve, si toutefois il en reste encore, que dans la quatrième zone. L’hippopotame,
que l’on trouvait autrefois dans la lagune du Bénin, mais qui s’est
rendu de plus en plus ra re ; on le trouve quelquefois au nord des fleuves,
tout à fait au commencement de leur parcours. Le sanglier (Sus babyrussa)
se trouve dans tous les endroits non habités ; il est de toute petite taille.
Ruminants. — Les antilopes offrent plusieurs genres variant comme taille
entre la chèvre et le cheval : la gazeUe (Antilope dorcas), le nagor (Antilope
reversa), l’antilope à longues cornes (Antilope oryx), la grande antilope [Antilope
equina), etc. Les anciens voyageurs sont tous d ’accord pour affirmer
1 existence du buffle; il est possible qu’il se trouve dans le nord, mais aujourd’hui
il est inconnu sur le littoral.
Édentés. Le fourmilier ou tamanoir (Myrmeeophaga jubata). Nous
savons p a r expérience qu’il n ’est pas, comme on le croit, particulier à l’Amérique.
Les anciens voyageurs disent pour l’aïe ou paresseux ce qu’ils affirment
pour le buffle; cet animal paraît complètement inconnu aujourd’hui.
Cétacés. Ils offrent un seul genre : le lamantin (Manatus senegalensis),
qui se rencontre dans la lagune du Bénin et dont la chair est trè s estimée
des indigènes.