rement concave montée sur trois pieds tournés en dehors et plus
ou moins ornés de sculptures. Le chef se sert de ce siège portatif
dans tous les endroits où il va.
Nous avons vu dans ce qui précède les divers tatouages, la composition
du costume, les coiffures les plus remarquables, les objets
de parure et les insignes des chefs ; nous allons, dans le prochain
chapitre, parler des détails de l’habitation.
CHAPITRE VI
L’HABITATION.
La case indigène. — Les différentes formes qu’elle affecte selon les zones de la
région. — Habitations terrestres et lacustres ; greniers et tombeaux. — Construction
et composition de l’habitation. — Murs d’enceinte. — Peinture à la
bouse de vache.
Il n’entre, dans le choix de l’habitation chez les noirs, aucune
des considérations sanitaires, pittoresques ou d’agrément, qui
nous préoccupent en général lorsque nous cherchons un logis.
Les noirs en sont restés au point où ils étaient il y a plusieurs
siècles en tout ce qui concerne la case. Elle est aussi primitive,
aussi incommode, à tous les points de vue, qu’elle a pu l’être alors
que les premiers habitants trouvèrent ce moyen ingénieux de se
mettre à l’abri des intempéries.
Dans la troisième zone, les cases indigènes peuvent être rangées
parmi ce qu’on a vu de plus primitif dans l’histoire de l’habitation
à l’Exposition universelle de 1889.
Sur le littoral, il y a eu un léger progrès. Les premiers Européens
ont eu une grande influence sur tout ce qui a été fait dans
ce sens, au début. Lorsque les Dieppois vinrent les premiers sur
la Côte d’Or et qu’ils élevèrent, sur une plage de sable unie et
déserte, un fort qui subsiste encore malgré les siècles, les indigènes
durent avoir la première idée de ce que le génie de l’homme
pouvait faire de rien. Deux ou trois cents ans plus tard, à Whydah,
naquirent, entre les mains des Européens, des constructions
énormes, comme le fort français, entièrement faites avec les
matériaux du pays et par les indigènes eux-mêmes.
Jusque-là, les végétaux seuls avaient dû leur servir à construire
leurs cases, et voici que le blanc se mit à prendre cette terre rougeâtre
sur laquelle ils marchaient, à la mouiller, à la modeler en
briques et à s’en servir pour édifier de grandes maisons.