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 s'ils  portent une veste fermée  au cou comme un dolman. 
 En  arrivant,  ils  se feront  faire,  à  bon compte,  par  les  tailleurs  
 indigènes,  des  vêtements  dans  le  style  usité  dans  le  pays ;  ils  
 trouveront également, à  la  côte,  les étoffes  nécessaires.  Le  piquet  
 blanc,  la  ilanelle  et les  tissus  d’Europe  usités  en  été  sont  beaucoup  
 trop  lourds  et  trop  chers. Des  objets  de  toilette,  une  tondeuse, 
   sont aussi très utiles. 
 Point d'armes,  sauf un revolver pour leur tranquillité  ;  s’ils  ont  
 un  fusil de chasse,  ils sont entraînés à  aller courir les  marécages  
 et ils  en  reviennent malades.  Qu’ils  se  fassent  envoyer  quelques  
 journaux et emportent quelques  livres, qui seront un passe-temps  
 pendant leur  long voyage  et un  vrai  bonheur pour ceux  auxquels  
 ils les  prêteront en arrivant. 
 A  ceux qui voudront faire le  trajet par voilier,  nous conseillons  
 de  ne  pas  écouter les  déclarations  du  capitaine  sur  l’abondance  
 de la  nourriture ;  s’ils ne veulent  pas  mourir de faim,  ils embarqueront, 
  pour leur usage personnel, des vivres pour soixante jours  
 à l’aller,  ou quatre-vingt-dix jours  au retour.  Ils  devront  s’abstenir, 
  en outre, de toute remarque sur la malpropreté et l’incommodité  
 de leur  logement ;  sur les navires italiens,  les  sujets  du  roi  
 Humbert le  prendraient  fort mal.  Ils  doivent  se  rappeler que les  
 voiliers  ne  prennent  pas  de  passagers  ordinairement,  et  qu’ils  
 sont  regardés  comme des  gens  de  l’équipage  ou  des animaux  à  
 transporter. 
 En  arrivant  sur la côte, s’ils débarquent  ailleurs  qu’à Lagos, ils  
 feront  bien  de laisser leur bagage à  bord ;  s’ils  chavirent  dans  la  
 barre,  chose toute naturelle, ils ne perdent rien ;  le lendemain  ou  
 après  leur  arrivée,  ils  enverront  au  navire  des  futailles  où  ces  
 bagages  seront renfermés  et  n ’auront plus  à  craindre les  risques  
 qu’on court dans ce passage difficile. 
 Pour conclure,  nous conseillons  à ceux qui auraient  l’intention  
 d’aller s’établir et tenter la fortune  dans  ces pays,  de ne pas partir  
 à  l’aventure, mais  de  s’assurer  au  préalable  d’une  position  quelconque  
 qui leur assure l’existence dès leur arrivée ;  agir autrement  
 serait  s’exposer à  la misère  et à la  maladie.  Pendant  leur  séjour  
 dans ces régions,  nous leur recommandons la sobriété etla gaieté.-  
 S’ils  s’inspirent des conseils  que  nous venons de leur  donner,  ils  
 rentreront un jour en France, contents d’eux-mêmes et de l’emploi  
 de leur temps. 
 CHAPITRE  III 
 VOCABULAIRE  NAGO. 
 Appelé également nago,  la langue yorouba peut être considérée  
 comme  la mère des idiomes de la  Côte  des Esclaves  ; on la comprend  
 à peu près partout, et c’est celle qu’il faut apprendre pour ne  
 pas  avoir à s’encombrer la mémoire de quatre ou cinq idiomes. 
 0n  comprend  le  nago  à  Porto-Novo,  au  Yorouba,  au  Jébou,  
 partout  au Dahomey,  aux  Popos,  très couramment à la Côte d’Or,  
 et  même  à la  Côte  de Krou ;  tandis que  les  langues de  tous ces  
 pays ne  se comprennent, à peu d’exceptions près,  que dans le territoire  
 qu’ils embrassent. C’est pourquoi,  au point de vue  de l’utilité, 
   nous  avons préféré  donner  quelques  principes  de nago que  
 de publier un vocabulaire de fon  ou de gâing. 
 11  existe  aujourd’hui,  comme  nous  l’avons  dit  en  parlant  des  
 langues,  deux  genres  de  nago :  la  langue  usuelle,  que  tout  le  
 monde parle  sans  style ni  règles bien établies,  et la langue littéraire, 
   académique,  qui  est  une  création  des  missionnaires.  La  
 grammaire et les dictionnaires  qu’ils publient  sont en langue littéraire  
 ;  elle  peut  avoir  un  avantage  pour les  enfants  indigènes  
 (nous  ne  savons  pas  lequel,  toutefois,  si  ce n’est  de  se  rendre  
 incompréhensible)  dont ils font  l’éducation,  lesquels  parlent déjà  
 le nago  ordinaire  et n ’ont ainsi  qu’à  se perfectionner. 
 Mais  l’Européen qui ne fait que passer quelques  années dans le  
 pays  n’a pas  besoin  de  règles  de  syntaxe  et  de phraséologie ni  
 de  pouvoir  lire  les journaux  de Lagos  dans cette  langue. Il n ’en  
 aurait  jamais  besoin,  même  s’il  reste  dans  le  pays,  car ce  sont  
 les indigènes  qui parleront nos langues avec le temps et non nous  
 qui  aurons à perfectionner les  leurs. 
 Le blanc apprend donc le nago aujourd’hui ; il l’oubliera demain.  
 Il  lui  faut,  pour  ses  affaires,  ses relations  journalières  avec  les  
 indigènes,  dire tant  bien  que  mal  ce  qu’il désire  et  l’apprendre  
 rapidement ;  il  ne  lui  faut que  des  locutions usuelles,  vulgaires,