Nous décrirons d’une façon détaillée les végétaux qui présentent
des caractères non signalés encore à l’attention des naturalistes,
et nous nous conformerons à la même règle pour la faune.
Cette dernière sera mentionnée dans une courte classification
comprenant les mammifères, les oiseaux, les reptiles, les poissons,
les mollusques, les crustacés, les arachnides et les insectes
les plus communs dans la région. Nous avons voulu, nous le répétons,
montrer que les principales familles elles principaux ordres
de plantes connus sont représentés dans la flore de la région du
Dahomey, et en même temps donner un aperçu de la faune.
Les Acanthacées, d o n t un type, l’acanthe molle (Acanthus mollis), e st
assez commun.
Les Amarantacées, représentées p a r l’am a ran te g é an te (Amaranlus spe-
ciosus). On la rencontre en grande quantité au nord de la deuxième zone.
Les Amomacées, qui offrent parmi d’autres variétés une qualité de ging
em b re (Amomum zingiber). Ce produit pourrait être exporté et trouver un
bon prix sur les marchés d’Europe. Les indigènes s’en servent pour guérir
la toux légère en le prenant en petite dose à forte décoction. Ils ignorent
d’autres moyens de l’utiliser.
Les Ampélidées, auxquelles peut se rap p o rter une petite variété de plante
ressemblant à la vigne sauvage. Ses rameaux sont sarmenteux e t munis de
vrilles qui les aident à s’accrocher aux broussailles. Les feuilles sont divisées
en trois lobes couverts d’un duvet blanchâtre et épais. Le fruit se
présente sous forme de baies vertes de la grosseur d ’un pois et immangeables.
Les Anacardiacées, qui donnent le p om mie r aca jo u (Anacardium occidentale).
Cet arbre produit un fruit trè s agréable au goût et très acide; il a la
base plus étroite que 1 extrémité et mériterait le nom de poire plutôt que
celui de pomme. Au bas du fruit est attachée une amande en forme de h aricot,
qui ne peut se manger que rôtie ; crue, elle est remplie d’un suc caustique
qui fait enfler douloureusement les lèvres et la langue. Le jus de la
pomme d’acajou est excessivement préjudiciable aux dents ; ii les carie et les
fait tom b er; ses taches sont indélébiles,et il remplace avec avantage l’encre
à marquer le linge. Le m an g u ie r (Mangifera indica) pousse à l’état sauvage,
c est-à-dire sans culture ; ses fruits sont filandreux. On en attribue l’importation
aux Portugais.
Les Anonacées. — La pomme cannelle*1 (Anona squamosa), qui se rt à
faire des cataplasmes pour g uérir les tumeurs; le corossol (Anona muricata),
qui est classé parmi les antispasmodiques; la pomme de crocodile” (Anona
palustris), dont on fait une infusion pour la toux ; le poivre de Guinée (Ha-
blitzia oethiopica), servant à l’alimentation ; on en trouve une autre variété
1. Tous les noms suivis d’un astérisque sont les variétés peu connues en
France.
moins répandue (HablUzia undulata). Toutes ces plantes ne diffèrent entre
elles que par la grosseur du fruit; tous leurs autres caractères sont à peu
^Le^AMGïNACÉES. - La grande pervenche (Vinca major), ^ s i e u r s ^ v a riétés
de lauriers parmi lesquelles l’avocatier ou p o irie r avocat (Persea
qratissima), dont le fruit est excessivement agréable si on s a i t 1 accommoder;
le lau rier d’Inde (Laurus indica) ; le laurier-cannelle (Cinnamomum ceylam-
cum), qui est très commun; le lau rie r-ro se (Nerium oleander). Quelques
genres d’asclépiades.
Les A r o ïd é e s . — L’acore odorant (Acorus calamus).
Les A r t o c a r p é e s . - Le jaq u ie r ou arbre à pain (Artocarpus), dont, on
trouve deux variétés : l’une produisant un fruit rond pesant 1 kilogramme,
l’autre un fruit oblong qui atteint jusqu’à 8 kilogrammes. Cuit au four ou
sous la cendre, ce fruit ressemble à une masse farineuse que 1 on acompa-
• rée à du pain. Sur la couche corticale du jaquier, on trouve des fibres qui
offrent une grande résistance comme matière textile.
Les A c r a n t ia c é e s . - L’oranger (Cilrus aurantium) y \e citronnier (Cilrus
limonum). Tous deux produisent des fruits beaucoup plus petits qu en Europe
et qui ne jaunissent pas lorsqu’ils sont mûrs. Il faut savoir quand on
doit les cueillir. On en fait, au Dahomey, une liqueur assez agreable. Ces
végétaux ont été importés ; ils n’existent que dans les régions frequentees
autrefois par les Européens. I l
Les B ig n o n ia c é e s , qui ornent de plantes grimpantes variées les touffes
de verdure. On en remarque trois genres ayant chacun une fleur de couleur
différente : l’une, corolle rose mauve; l’autre,blanche légèrement verdâtre
à l’intérieur ; la troisième, violette avec des rayures verticales intérieures
plus foncées. ,
Les B ix in é e s . — Le Cochlospermum angolense ”, dont les filaments serve
aux indigènes à faire des liens. C’est un arbuste à la tige ligneuse, qui
atteint 2 ou 3 mètres ; il est toujours vert ; ses feuilles, petites, peu espacees,
sont rangées sur un pétiole qui leur est commun, et se classent dans a
catégorie qu’on nomme bipennées; c’est à l’intérieur de 1 écorce, sur a
couche corticale, que l'on retire la fibre utilisée.
Les B o r r a g in é e s , représentées p a r la bourrache (Borrago officmahs), si
appréciée en Europe pour le traitement des affections pectorales, mais dont
l’usage est inconnu des indigènes, et le myosotis (Myosotis palustris).
Les B r o m é l ia c é e s . — L’ananas (Bromelia), qui pousse à l’état sauvage en
quantité ; il est peu savoureux, fibreux et sec, par comparaison avec ses congénères
des Antilles.
Les B d r s é r a c é e s . — Le b u rse ra ou gommart, appelé sur la côte gommier,
et dont la sève égale la gomme arabique, dont elle possède toutes les qualités.
,
Les C a c t é e s . — L’Opuntia cochenillifer, sur lequel vit et croît la cochenille
au Sénégal, et qui pourrait être utilisé dans le même b u t si on desirait
ajouter ce riche produit à ceux d’autres pays ; le figuier d’Inde {Opuntia
vulgaris), qui ne donne pas sur ses feuilles épineuses les bons fruits que 1 on
y cueille dans le nord de l’Afrique et qui ne prend pas non plus le même
développement; et le Gercus pentagonus, trè s commun.