généralement respecté les grands arbres, et toutes les places ou espaces sans
maisons jouissent de leur ombrage bienfaisant. On rencontre ces beaux
■végétaux de tous côtés dans les villes, et ils donnent à ce qui les entoure un
air tranquille et heureux. La végétation se développe librement ; dans tous
les endroits sans constructions et dans l’enclos de chaque case, il y a quelques
arbres ou arbustes. On rencontre ainsi p a r la ville, et semés avec une
irrégularité artistique, des manguiers, des bananiers, des cocotiers, des cor-
rossols,des mimosées, des acacias multicolores, encombrés de plantes grimpantes
qui ajoutent leur feuillage capricieux aux'enclos élevés par l’homme ;
un gazon moelleux remplit les interstices des murailles et orne le pied des
habitations.
Il y a des rues qui semblent des allées de bosquet, des cases qui sont
des nids de feuillage. De petits bengalis, des pinc-pincs, capociers, etc.,
ajoutent leur note gaie à ces jolis tableaux. Les divinités fétiches, semées
çà et là, se détachent, comme des statues mal ébauchées, de ce cadre de
verdure.
On voit peu d'endroits sans végétation ; il est ra re que la nature ne fasse
pas à chaque recoin des petits jardins à sa fantaisie.
A Whydah, que les Européens surnommèrent le Jardin du Dahomey, des
milliers d’orangers et de citronniers répandent, au temps de la floraison,
leur suave parfum p ar la ville, semant sous les pieds du passant leurs jolies
fleurs blanches, semblables à des flocons de neige.
Comme population, nous dirons que l’observateur peut être facilement
n d u ite n erreur s’il compte les portes de cases et établit une moyenne sur
ces données ; cinq ou six cases de 2 mètres carrés correspondant entre elles,
dans un salam, p ar exemple, peuvent servir d’abri à quatre ou cinq familles
formant, avec les esclaves et les enfants, un total de trente ou quarante
personnes.
La population est agglomérée dans un espace très restrein t en proportion
de nos habitations.
Telle est l’idée générale que l’on peut se faire des villes te rre stre s; leur
dimension, leur population, leur position peuvent changer, mais elles se
rapportent toutes plus ou moins à cette description.
Les villes lacustres n’ont pas de végétation qui les orne; en revanche,
elles sont d’une propreté... obligatoire : par leurs constructions, qui sont
trè s pittoresques dans leur genre, elles offrent des coups d’oeil charmants.
Lorsque la lagune est calme, qu’aucune brise ne vient rider sa surface, on
voit ces habitations se refléter dans l’eau, ainsi que les pirogues qui passent
dessous, sillonnant en tous sens l’emplacement du village.
On voit les habitants aller de Tune à l’autre au moyen de leurs embarcations
et s ’a rrê te r devant l’échelle, comme des seigneurs de Venise descendant
devant leur porte de leurs gondoles silencieuses.
Après cet aperçu général, nous jetterons un coup d’oeil sur chacune des
villes principales qui existent actuellement dans la région, en les classant
p a r ordre d’importance.
Abomey ou Dahomey * capitale actuelle du royaume, fut conquise par Aho
alors que ce n’était qu’un village sans importance. Le nouveau ro id e sF o n s
la choisit pour en faire sa capitale et, l’ayant;agrandie, 1 appela Dahomey ou
plutôt Danhomé, Nous avons vu, au commencement de cet ouvrage, ce qu
raconte la tradition à ce sujet. \ p .
Abomey fut fortifiée, entourée de plusieurs murailles et de fo ss e s, le roi
Guêzou y installa une artillerie formidable quant au nombre des pièces
Lorsque les négriers abandonnèrent le littoral, puis que les Pr° d“l t s . ^
pays diminuèrent de valeur, l’argent manqua au gouvernement dahomien
pour faire face aux dépenses énormes de l’entretien des murs de la capitale
Les constructions en argile sans cuisson, même crepies, souffrent énormément
des pluies, et, au bout de quelques années de neghgence les mu-
railles d’Abomey ne restaient plus qu’à l’état de souvenir. Aujourdhui, il
y a un mur fort mal entretenu qui en fait le tour, et un fosse assez large sur
leauel on a établi des ponts. û+
Les anciens voyageurs prétendent que la ville ne possède Pas d e “
qu’il faut l’aller chercher au dehors ; nous ne savons si Ion a remedie de
nos jours à cet inconvénient. ,
On peut estimer le diamètre d’Abomey à 1 kilomètre environ et sa population
actuelle à 40000 habitants, au plus, parmi lesquels des Nagos et des
“ î„ 0 po!“ de vue géographique, elle est A * par « « T de longitude
ouest de Paris et 7»16' de latitude n o rd 2, sur une élévation peu prononcée,
où existent quelques gisements rocheux. '„¿»„(¡An
A Test de la ville s ’étend une vaste plaine couverte d u ne rare végétation,
légèrement m arécageuse pendant les pluies, et dont les prolongements arrivent
jusqu’au Whémé. , . .
A l’ouest, quelques bois clairsemés, des broussailles s etendant fort lo in ,
au nord, quelques collines ou ondulations de terrain, et, au sud, des bois
épais ou des broussailles. * -tsÉ| iP
L’altitude d’Abomey doit être, en jugeant par la même latitude dans le
Whémé, à une moyenne de 100 mètres au-dessus du niveau de lam er ‘
Abomey était, dans ces dernières années, une ville morne, sans agda on
sans gaîté, surtout lorsque le roi était absent. Les coutumes, en y faisant
affluer beaucoup de monde, occasionnaient un grand mouvemen, ; mais e
dehors de ces fêtes, tous ceux qui avaient occasion d y alier en « P l ^ n t
une triste impression. Bien que ce fût la capitale officielle royaume
Whydah pouvait plutôt réclamer ce titre par son importance comme ville
dahomienne.
Porto -No v o ou Assem, Adra, Ardres, Offra, Ardra-O/fra Les indigènes
l’appellent Adjacha. Le nom de Porto-Novo (port neuf) lui fut donne par les
\ T es indigènes appellent également ainsi la capitale par un reste de la vieille
h i l t o Z S Z ' Z l n . f j i . » l’origine du nom . . .lie r ü D a t e ,« , , . « t
dire à Whydah, se rendre à la capitale. . r:,„ ïfî
2.11 faut faire remarquer que la position d’Abomey est
être déterminée astronomiquement ; pas un voyageur n avait pu, usqu a nos
joms, se livrer à aucune étude de ce genre, par défense des autorités locales.