lies p a r la canonnade et une violente mousqueterie des Dahomiens solidement
établis sur la rive droite.
Le 30, la colonne remonta jusqu'à Gbédé, où elle fut canonnée, dans la
nuit, au bivouac mais personne ne fut atteint.
Passage du Whémé. — Les gués de Tohoué et d’Agony se trouvant fortement
défendus, le colonel Dodds renonça à ten te r le passage en ces points.
Néanmoins, pour donner le change à l’ennemi, il prépara, comme d’habitude,
la continuation de la marche le long de la rive gauche du fleuve.
A la faveur de cette démonstration et mettant à profit un brouillard intense,
il fit franchir le fleuve à ses troupes dans la matinée du 2 octobre, à hauteu
r de Gbédé. Une tête d’étapes de guerre fut établie en ce point sur la
rive droite.
Une reconnaissance qui pousse jusqu’à Poguessa rencontre les Dahomiens
à i SOO mètres du fleuve. Il va y avoir à les attaquer et à marcher
su r Abomey où Behanzin vient de re n tre r pour réprimer un complot fomenté
p a r les partisans de la paix.
En vue de cette expédition, la colonne s’allège : les bagages sont réduits
au strict minimum et le convoi ne conserve qu’un jo u r de vivres de réserve.
Combats de Poguessa.— Une route parallèle au Whémé ayant été ouverte,
le corps expéditionnaire p art, le 4, de Gbédé, où il laisse une garnison, et
se dirige en deux colonnes sur Poguessa, le Corail et l’Opale se tenant à
h auteur de la tête.
Après avoir marché 2 kilomètres, nos troupes rencontrent l'ennemi
qu’elles repoussent et poursuivent de leurs feux. Nous perdons, dans cette
affaire, 8 tués, dont 2 officiers (capitaine Bellamy et lieutenant Amelot),
et nous avons 35 blessés, dont 3 officiers (commandant Lasserre, lieutenants -
Ferradini et Bosano). Morts et blessés sont évacués sur Porto-Novo, et la
colonne bivouaque à 5 heures du soir à Adégon, au confluent du Zou et du
Whémé.
La journée du 6 est employée à débroussailler pour ouvrir un passage
jusqu’au Zou. Dans la soirée, le groupe du commandant Gonard se heurte
à l’ennemi. Immédiatement renforcé, il franchit la rivière sous le feu et
s’établit sur sa rive n o rd 1, où le reste de la colonne le. rejoint le lendemain.
Le 8, on arrive à Poguessa. A Sabovi, on reconnaît un immense camp
dahomien qui vient d’être évacué. Le ravitaillement p ar les canonnières se
fait à Adégon où est installée une nouvelle tête d’étapes de guerre.
Combat d’Oumboumédi. — La marche sur Cana continua du 10 au 13,
marché rendue singulièrement pénible p a r Je manque d’eau. Le 10 au soir,
en particulier, à Kossoupa, on en souffrit cruellement. Par bonheur, une
violente tornade éclata le lendemain, et, si elle transforma les routes en
torrents où la marche était de plus en plus difficile, elle calma un moment
la soif qui, depuis trois jours, dévorait hommes et bêtes.
Le 12, on reprend le contact avec l’ennemi. Nos troupes s’avancent sur
1. Nous avons, dans cette action, 6 tués, dont un officier (lieutenant Doué; et
32 blessés, dont quatre officiers (commandant Gonard, capitaines Drude et Manet,
lieutenant Farail).
trois colonnes, dont une seule, celle du c en tre , suit un sentier trace.
Dès 8 heures, elles sont attaquées par des tirailleurs dahomiens dont le
nombre s’accroît à chaque instant, qui redoublent d’audace et qui, pour
la première fois, se servent de balles explosibles. Pour la première fois au s. ,
on riposte par une charge à la baïonnette, au son des clairons et des tam bours,
et tel est l’effet de ce combat à l’arme blanche que 1 ennemi n ose
plus se rapprocher de nos lignes; il finit par abandonner le terrain, y
laissant ses morts et ses blessés. ,,
De notre côté, il y avait 4 tués et 28 blessés, dont le lieutenant Cornetto.
Combats d'Akpa. - Le 13, en arrivant à Akpa, la colonne eut encore
à soutenir un effort violent de la p a rt des Dahomiens, q u e lle finit par
^ CettTjwméeS nousP coûta 8 tués et 37 blessés, dont 3 officiers (lieutenants
Kieffer, Passaga e t Grandmontagne).
Les Dahomiens, pour nous b a rre r la route de Cana, avaient établi à Coto
une série de trois lignes de retranchements qui défendaient les abords de
Le colonel ne pouvant espérer en venir à bout p a r une attaque de front,
se décida à tourner la position en passant par un gué qui devait se trouver ,
à 3 kilomètres vers le nord. Mais ce plan ne pu t être execute. Il fallait effectu
e r une marche de flanc pour aller gagner le point de traversée choisi. Or,
l’ennemi s’était aperçu de ce mouvement qui avait été commence le 14, a la
pointe du jour, et son tir incessant ren d it impossible le passage de l a -
lerie. Au surplus, les guides ne retrouvèrent pas le gue. Enfin, le sol
détrempé et marécageux entravait la marche.
Il fallut donc reporter le bivouac en arrière, sur la crête qui domine
16 Là on souffre de nouveau cruellement du manque d’eau. Une corvee
envoyée à la rivière, dans la matinée du iS, pour essayer d’en rapporter,
ne réussit pas dans son entreprise et perd relativement beaucoup de monde.
Dans l’après-midi,, les Dahomiens attaquent le convoi qui, arrivant d Akpa,
venait de déboucher sur le plateau. L’artillerie de Cotopa appuie ce reto u r
offensif. Un obus tombe au centre du camp e t tue trois Toffams. Aussi,
bien que les agresseurs aient été repoussés, le colonel prend-il le parti de
rétrograder encore, e t il revient au bivouac qu’il avait le 13 au soir.
Cette journée nous a coûté 9 tués, dont le commandant Marmet. Il y a
eu 66 blessés, dont 3 officiers (commandant Stefam, capitaine Battreau,
lieutenant d’L'rbal) e t 19 légionnaires.
Pendant la nuit, la cavalerie p a rtit pour Oumboumedi, d o u elle rap porta,
le matin, 1100 bidons d’eau. „
Nos troupes, épuisées p a r les fatigues, les combats et les souffrances,
avaient besoin de repos. Le colonel les ramena donc à Akpa, ou eut lieu
l’évacuation des blessés ainsi que le ravitaillement de la colonne. Il complaît
se remettre en marche dès que celle-ci serait reconstituée.
Inquiété par l’ennemi, le colonel Dodds voulut, le 20 octobre établir son
bivouac en un point plus éloigné et sur un te rra in moins humide. La position
qu’il avait choisie permettait à notre artillerie de découvrir .Cotopa.
Mais à peine le mouvement est-il commencé, que nos troupes sont b ru s