on les appelle vulgairement corrozos. Nous donnerons, pour le moment, à
celte plante, le nom de faux bambou.
Les Labiées. — La m en th e sau v ag e (Mentha sylvestris).
Les Légumineuses, qui donnent, parmi de nombreuses variétés, l’indigo
(Indigofera tinctoria), le bois de Campêche (Hematoxylon Campechianum), le
robinier (Robinica pseudo-acacia); onze variétés de mimosées, le haricot
(indigène), qui se rapproche du genre dolichos, l’herbe puante (Anagyris
foelida), le tam a rin (Tamarindus indica), purgatif indigène, le bois de fer,
l’arachide (Arachis hypogoea), les acacias divers : le Scandens, appelé vulgairement
flamboyant, à cause de la couleur de ses fleurs d’un rouge vif,
l'Acacia mellifera aux fleurs comestibles, et, en certains endroits, l’acacia
du Sénégal ou gommier arabique.
Les Lichens, rr- L’orseille (Roccella tinctoria), peu répandue et très recherchée
pour la teinture indigène.
Les Liliagées. — Le d ra g o n n ie r (Dracoena indica*), purgatif ou astringent
selon que les indigènes y ajoutent ou non un mélange de vallisnérie.
Les Malvacées. — La Pavonia zeylanica * ou mauve v e rte , dont la racine
e st prise par les indigènes en infusion pour combattre la fièvre (ils sont
sujets à ses atteintes, quoique cela puisse paraître étrange). L'Hibiscus
abelmoschus, qui produit un jus parfumé remplaçant le musc animal, est
réputé l’antidote de la morsure de la cobra di capello.— Plusieurs variétés
de coton à l’é ta t sauvage, les Gossypium Barbadense, herbaceum e t arbo-
reum, sont utilisées p a r les indigènes dans l’industrie textile et comme médicaments.
Leurs graines sont oléagineuses et servent à des frictions, et leurs
feuilles sont émollientes; on en fait un fréquent usage dans la thérapeutique.
— Le from ag e r ou bombax à lain e (Bombax erianthos), le from ag e r
à s e p t feu illes (Bombax heptaphyllum),\eBaob&la(Adansonia digitata). Cet
arbre, dont le tronc atteint de si gigantesques proportions de diamètre sans
que sa hauteur soit extraordinaire, a également des propriétés médicinales;
sur certaines parties de la côte, la pulpe de son fruit, qui, lorsqu’elle est sèche,
ressemble à de la farine, est prise en guise de quinine par les indigènes.
Cette matière n ’est pas désagréable au goût comme l ’amer médicament qui
précède ; elle est acidulée et rafraîchissante ; on dit que les Européens se
trouvent bien d’en faire usage dans les fièvres paludéennes. La feuille en
infusion arrête la transpiration et se rt de condiment dans la nourriture ;
elle a un arôme qui n’est pas désagréable. — Le gombo ou k iav e ou ketmie
(Hibiscus esculentus) est cultivé ; ses capsules sont consommées en grande
quantité dans l ’alimentation ; ses fibres entrent dans le nombre des matières
textiles e t servent à la fabrication des liens. L ’Hibiscus splendens, de deux variétés
: fleurs jaunes et fleurs rouges. Ces fleurs, frottées sur les chaussures,
produisent p a r leur jus un vernis noir et luisant qui remplace le cirage. La
Malva sylvestris ou mauve commune, assez abondante, n ’est pas utilisée chez
les indigènes.
Les Ménispermacées *. — Le Cissampelos vaugelu *(J. Miers) est un diurétique
trè s efficace e t qui devrait être usité dans notre pharmacopée; c’est
une petite plante assez commune dans les endroits ombragés. Les indigènes
lui font subir, avant de l’utiliser, une préparation qui lui enlève ses propriétés
fortement azotées. Nous ne pouvons décrire la plante, n ’ayant jamais
eu occasion de la trouver en fleurs ; son aspect rappelle, comme feuilles,
celui d’une fougère d’une teinte plus claire. Dès qu’elle est exposée au soleil,
elle meurt et se dessèche rapidement.
Les M c sa c é e s ou bananiers. — Il existe dans le pays plusieurs variétés de
bananes auxquelles leur grosseur et leur forme ont fait donner plusieurs
noms différents. Ce sont : la banane-figue trè s petite, la banane ordinaire
ou commune qui se distingue p a r de légères côtes, la banane-pomme de
forme arrondie, la banane rouge ayant la peau dune couleur rose chair, la
banane de Saint-Thomé, la meilleure de toutes, en forme d’olive, jaune clair,
et enfin la banane-cochon qui atteint jusqu’à 20 centimètres de long sur 8 de
diamètre ; elle ne se mange que cuite.
Les My r is t ic a c é e s offrent une variété du muscadier à l’é ta t sauvage ; ses
fruits, de la grosseur d’un pois, peuvent être utilisés comme muscade.
Les My r t a c é e s .— Le piment noir (Myrtus pimenta). L’Eucalyptus globulus,
qui se développe avec une rapidité extraordinaire et atteint 7 à 8 mètres de
hauteur en moins de deux ans s’il est planté par bouture dans un endroit
convenable ; il lui faut de l’humidité et du soleil sans excès.
Les N y m p h é a c é e s . — Toutes les variétés connues du nénuphar distribuées
p a r région : le jaune (Nymphsea lutea), le bleu (Nymphxa ccerula'), le blanc
(N. alba), le lotus; les pécheurs mangent sa racine crue.
Les O m b e l l if è r e s . — Le fenouil (Anethum fæniculurn), Tache sauvage
(Apium graveolens), le lie rre grimpant (Hedera hélix).
Les P a l m ie r s . — Le palmier à huile* (Elaîs guineensis), arbre qui couvre
littéralement toute une partie de la région et fournit l’huile e t les amandes
de palme estimées dans le commerce. C’est l’arbre le plus utile sur la côte;
il nourrit les habitants, sert à une foule d’usages et fait en même temps la
richesse du pays. Il se compose d’un stipe variant entre 7 et 10 mètres de
hauteur, à écorce gris rougeâtre, conservant circulairement à de petites
distances (6 à 8 centimètres) la cicatrice des feuilles tombées au fur e t à
mesure que l’arbre a grandi. Les feuilles palmées se composent d un pétiole
épais, aplati d ’abord, puis convexe dessus, concave en dessous et bordé
d’épines. Sur ce pétiole se dressent des dents longues et minces, tranchantes
sur leurs bords et terminées p a r une épine.
Le fruit, sous forme de régime, peut se rapprocher, comme apparence de
forme, d’une énorme grappe de raisins entre chacun desquels sortiraient
des épines rayonnant autour des grains. Ces grains, de la taille d’une petite
prune, sont de forme ronde à leur base, enchâssés dans une cupule foliacée;
leur extrémité aplatie par leur pression contre le fruit voisin est tan tô t trian gulaire,
tantôt arrondie d ’un côté, plate de l’autre, etc. ; leur péricarpe est
lisse, de couleur rouge, teinté de noir à la base et terminé p a r une petite
épine. La pulpe est jaune safran ou rouge sang, selon la région. L’expérience
démontré que, plus la couleur rouge estprononcée,plus les principes huileux
sont en grande quantité. L’huile est faite de cette pulpe qui a* dans les beaux
fruits, jusqu’à 9 millimètres. L’endocarpe, ou noyau placé dessous, contient
l’amande1. Un beau régime pèse jusqu’à 25 kilogrammes. L’Elais guineensis
1. On verra plus loin (chap. 111) les procédés d’extraction des produits du
palmier à huile.