rarement 500 mètres, tandis que vers l’est elle remonte dans la
deuxième zone par un crochet est-nord-est et se trouve séparée de
Ja mer par des terres ayant jusqu’à 7 kilomètres de large.
En plus des cours d'eau ordinaires qui se jettent dans la
lagune, il existe à l’intérieur de petits lacs ou marais qui grossissent
au moment des pluies et trouvent des débouchés pour
venir grossir son cours ; sans la légère inclinaison du terrain, il
serait impossible d’habiter le pays.
L eau de la lagune du Bénin est potable, lorsque la bande de
terrain qui la sépare de la mer a peu de largeur ; les infiltrations
d’eau salée la rendent saumâtre ; il en est de même à toutes les
bouches. La marée montante arrête son courant et permet aux
eaux de la mer de s’y mélanger.
Revenons aux modifications qu’éprouve continuellement la ligne
du littoral.
Les établissements de Kotonou étaient situés, en 1886, à
50 mètres de la mer; en 1891, la distance qui les en séparait était
de 345 mètres. Au contraire, à Grand-Popo, une partie de la ville
a été obligée d’abandonner son ancien emplacement, lequel a été
emporté par les eaux, et, depuis quatre ou cinq ans, la mer s’est
rapprochée des habitations de plus de 100 mètres.
11 est certain que la lagune prend sa part dans ces changements,
selon qu’en se précipitant dans Ta mer elle arrête plus ou moins
les courants. A Lagos, on est obligé de faire draguer certains endroits
du canal qui donne sur l’Océan, sans quoi les navires ne
pourraient plus passer.
Les grandes étendues d’eau qui couvrent l’intérieur du pays
produisent dans leur voisinage des infiltrations souterraines, qui
s’étendent fort avant dans les terres. Dans l’intérieur même, il y a
de nombreuses sources naturelles. L’eau que boi vent les indigènes
est obtenue au moyen de puits creusés à 2 mètres dans la première
zone, à 4 ou 6 mètres dans la deuxième et la troisième, On
peut dire, en somme, que l’eau se trouve partout, à des profondeurs
qui varient suivant les couches du terrain.
Climatologie.
La climatologie de la région qui nous occupe est sujette à de
grandes variations; c’est une des raisons pour lesquelles le pays
est si malsain pour l’Européen. _ .
Les vents qui soufflent sur la côte sont limités au nombre de
trois — en dehors des orages, bien entendu :
L’alizé du sud-sud-ouest, qui souffle pendant une moyenne de
sept heures par jour; il se lève vers 9 heures du matin; I cesse
pendant les mois d’avril, mai, juin et juillet dans le cours de 1 après-
midi. En août, septembre, octobre et novembre, il dure quelquefois
toute la nuit. En décembre, janvier, février et une partie de
mars, il fait place, du lever du soleil à midi, à YarmalanK
\Y arma tan est un vent mi-froid, mi-chaud, qui souffle sur la
côte pendant les mois de décembre, janvier et février. Il va généralement
du nord au sud, mais on-peut définir plus exactement sa
direction préférée qui est du nord-nord-est au sud-sud-ouest.
Nous n’entreprendrons pas d’expliquer sa provenance; tout le
monde, à ce sujet, est obligé de se borner à des hypothèsesS tant
que la région qu’il parcourt ne sera pas connue. 11 peut venir du
Soudan ou prendre naissance dans les vallées des monts de Kong.
11 peut être froid à son origine et se réchauffer sur son parcours;
ou bien c’est le contraire qui a lieu. Nous nous bornerons donc à
essayer de décrire ses effets, sans chercher à en expliquer les
causes. I . . . . ,
Pendant l’époque où souffle l’armatan, il alterne avec un autre
vent auquel on peut donner la même définition qu’au sirocco des
Algériens : il est chaud et humide. On le nomme vent de terre.
Le vent de terre souffle souvent pendant la nuit. En plus de la
chaleur qu’il apporte, il est accompagné de myriades de moustiques
; il commence en général au coucher du soleil et, vers le
milieu de la nuit, il est remplacé par l’armatan, dont il suit
l’exacte direction. Il y a entre les deux vents une différence de
8 à 9 degrés centigrades; la transition est donc fort brusque, et la
fin des nuits toujours froide. ' . S X Jhm A o nur r\ n o
\ Armatan, terme qui, en langue indigène, équivaut à « vent qui sèche».
On appelle ainsi également la saison pendant laquelle il soutfle.