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 en quelques minutes. Ce métier se compose  d’un peigne  fait d’un  
 cadre  de faux  bambou et  de  dents  en jonc.  La chaîne  est  entortillée  
 à  une  griffe  attachée  contre  un  des  murs  de  la  case.  Le  
 peigne  est manoeuvré par un mouvement des  orteils.  La navette a  
 la même forme que  la  nôtre,  et  le  tout est posé  ou  attaché à des 
 morceaux de bois plantés en terre. 
 Les matières textiles les plus usitées  sont  au nombre de quatre :  
 le  coton  ordinaire,  dont  trois  genres  croissent  dans  le  pays,  le  
 coton  de bombax,  la paille  dite mandineL  qui  a une  grande  consistance, 
   et  les  fibres  de  l’ananas,  du  jacquier,  et  de  plusieurs 
 autres végétaux. 
 Le coton est filé au fuseau ;  la paille  de mandine  est lavée et  sé-  
 chée.  Les  fibres des  végétaux  s’obtiennent en mettant les  feuilles  
 ouïes  écorces  à  amollir dans  l’eau  et  ensuite  séchées  et  battues  
 avec  des  maillets.  La  fibre  de  l’ananas  ressemble  beaucoup  au  
 lin;  elle est plus  consistante  et,pourrait  être utilisée même  dans  
 nos industries.  On ne l’utilise  pas partout dans le pays. 
 Le  travail du tisserand est lent ;  il n’arrive guère,  de  nos jours,  
 à  produire  plus  de  80  centimètres  à  i  mètre  en quatre  heures.  
 La largeur du tissu n’est que de  15  à  18  centimètres  au plus. Ces  
 bandes  sont ensuite  cousues ensemble  et forment des pagnes très  
 curieux.  De  fort jolis hamacs  sont faits  de  cette  façon.  ^ 
 Les  Nagos  tissent  avec  des  matières  premières  venues  d Europe, 
   tandis  que  le  Dahomien et  le  Minah  ont  continué  jusqu à  
 ce  jour  à  n’utiliser  que  les  produits  indigènes.  Les  pagnes  du  
 Dahomey se vendent au Brésil un assez bon prix.  Ils ont une  réelle  
 valeur comme  curiosité  de travail primitif. 
 T einturiers. — Les couleurs sont  très  limitées dans  l’industrie  
 de ces  derniers ;  aussi  la plupart des  étoffes  sont-elles  laissées  au  
 naturel,  c’est-à-dire  blanches  ou  jaune-paille. Les  tissus  nagos,  
 faits en cotons  d’Europe  de  toutes  couleurs,  sont  très jolis, mais  
 sans valeur au point de vue de la manufacture indigène. 
 Les  teinturiers  du  pays  ne  possèdent  que  quelques couleurs.  
 L’indigotier  croît  à  l’état  sauvage  dans  la  région  et  produit  une  
 belle couleur bleue,  qu’ils  savent nuancer depuis le blanc bleuâtre  
 jusqu’au bleu noir.  Du fer oligiste  terreux,.formé  naturellement, 
 ].  Raphia vinifera. 
 BtBL.  DE  i/EX PLO R .  III»