reconnaissances, on surveilla ses mouvements sans se montrer et l’on
chercha, sans s’exposer, à lui nuire le plus possible.
Les troupes françaises ne pouvaient compter sur des guides ou des espions
dévoués que lorsqu’on ne pourrait plus douter de leur victoire. Il faut
écraser le Dahomien pour qu’il s’avoue vaincu ; il fallait qu’on vît le Dahomey
perdu pour que ses sujets le trahissent. Mais nos opérations étaient
indécises ; on n ’avait pas d’ordre du gouvernement de pousser jusqu’au
CapTOudard « 'pièce de 4.
^ 1 section
La Gore ■N.
J p |
C-, Sanitarium
Fort Moreau |
Factor1’!« Factorerie
Télégraphe
de la. 4*'
M a r c h e ç/e I 'e n n em i
Emplacement des troupes (combat du 4 mars).
bout ; on manquait de troupes et les indigènes n ’osaient pas se joindre à
notre cause. De cette façon, la France ne pouvait compter su r des alliés
indigènes que lorsqu’elle n ’en aurait plus besoin.
Aussitôt après 1 affaire du 4, la fortification fut mieux organisée ; mais
elle ne devait plus servir à rien, l’ennémi ne reparut plus.
K o to n o u , 11 mars. La canonnière portugaise Mondovi arrive sur rade,
venant de Whydah et apporte des nouvelles. Le c ro is e u rKerguelen arrive
du Gabon.
P o r t o -N o v o , 1 2 mars. — La chaloupe canonnière l’Emeraude va dans le
PREMIÈRE EXPÉDITION FRANÇAISE. 385
lac Denham essayer de bombarder Abomey-Calavi, situé, à vol d’oiseau, à
3 kilomètres nord-ouest du lac. Un ou deux projectiles arrivent dans les
environs et brûlent quelques cases.
K o to n o d , 16 mars. — Arrivée de VArdent, aviso venant du Sénégal.
P o r t o -N ovo, 17 mars. — Nouveaux essais de bombardement sur Abomey-
Calavi.
Go d om é , 19 mars. — Le Sané arrive su r rade, venant de Kotonou ; il envoie
plusieurs obus à Godomé-ville ; mais il fait e rreur sur la direction,
prenant un but beaucoup plus à l’est que la ville elle-même. Cinq ou six
obus tombent dans la campagne à un endroit nommé Djigoué; un seul arrive
sur une place et tue une quinzaine de personnes.
Le bruit court, depuis quelques jours, que le roi de Dahomey réunit de
nouveau une armée à Godomé ou à Abomey-Calavi ; c’est ce qui a motivé
les opérations du Sané et de YÉmeraude.
K oto n o d, 21 mars. — Le commandant fait faire une reconnaissance sans
résultat, sur le chemin de Godomé-ville.
K o to n o d , 22 mars. — Même opération su r le chemin de Godomé-plage.
K oto n o d , 25 mars. — On fait le même chemin, cette fois avec l’intention
de pousser plus loin et de s’avancer sur la route conduisant à Godomé-ville.
L’avant-garde surprend, en arrivant à la factorerie Régis, sur la plage de
Godomé, une douzaine de soldats dahomiens qui l’occupent ; ils se sauvent
aussitôt, abandonnant deux ou trois fusils. Un retardataire est fait prisonnier.
Conduit au commandant des troupes, il déclare qu’il n ’y a aucun
ennemi dans les environs. H ment. On s’avance su r la route de Godomé-
ville, faisant de temps à autre des feux de salve dans les fourrés ; après
midi, on traverse une petite lagune et l’on arrive à l’entrée d’une clairière.
L’avant-garde passe sans rien signaler ; le gros' de la troupe arrive à quelque
distance. Lè lieutenant-colonel Terrillon est en tête, à cheval, avec le sous-
lieutenant Tyffon et un sous-lieutenant indigène.
On arrive à la hauteur d’un fourré où a déjà passé l’avant-garde e t l’on
reçoit deux cents coups de fusil presque à bout portant.
Le sous-lieutenant Tyffon, 1 sous-lieutenant indigène et 14 tirailleurs sont
blessés, 1 tirailleur et 1 blanc tués. Le cheval du colonel reçoit une balle
dans l’encolure.
Les Dahomiens ont remarqué qu’à Kotonou leurs projectiles passaient
trop h au t; il y a amélioration ; ici, on tire plus bas. On a laissé passer l’avant-
garde, afin d’éloigner les soupçons, sachant que les officiers sont en plus
grand nombre au milieu et l’on tire su r eux : il y a progrès marqué.
On forme aussitôt le carré dans la clairière et, après quelques salves dirigées
au hasard — car on n ’a vu personne — le commandant donne le signal
du retour ; on b a t en retraite, emportant morts et blessés.
P o r t o -N o v o, 27 mars. — Le commandant de l’expédition, voulant donner
le change à l’ennemi en simulant une attaque par le Whémé, envoie à
Porto-Novo le peloton de tirailleurs gabonnais, la 4e compagnie, un peloton
de la 2e. Cette colonne, augmentée des trois sections de la 10e stationnée
à Porto-Novo, se met en marche vers le Whémé, remorquée, le 28, p ar
YÉmeraude.
On débarque à Késonou et l’on s’avance, sur la rive gauche du fleuve,