matières limoneuses et forme des alluvions de composition différente
selon les lieux. Au-dessous de ce sable, on trouve un terreau
noirâtre qui se compose d’humus et de débris végétaux pulvérisés.
Les sables disparaissent dans la deuxième zone et font place,
comme couche superficielle, à de l’argile plastique mélangée à de
l’argile commune. Cette couche, après avoir été détrempée par les
pluies, se dessèche au soleil et devient d’une telle dureté, que les
végétaux indigènes arrivent seuls à la percer ; les plantes et les
légumes d’Europe ne peuvent s’y développer. Cette couche a une
profondeur qui varie entre 5 et 6 mètres ; au-dessous, se trouve
de l’humus gras et possédant toutes les qualités propres à l’agriculture.
Sur le bord des cours d’eau qui charrient de grandes quantités
de limon, la nature de cette seconde couche est la même que
dans la première zone ; elle peut avoir 4 ou 5 mètres d’épaisseur.
Au-dessous, on trouve encore de la terre végétale mélangée de
sable et de calcaires décomposés ; quelques coquilles marines communes
témoignent de la présence de la mer dans les temps anciens.
La terre glaise ne se trouve plus dans la troisième zone; aussi
la végétation y est-elle plus riche. C’est l’humus qui y forme la
couche superficielle ; on trouve en dessous la même épaisseur de
sables et de calcaires et en troisième lieu des roches sédimentaires
argileuses qui offrent des traces, selon les endroits, de porphyre,
de granit, de feldspath ou silicate d’alumine et de potasse, de feldspath
uni au mica formant un gneiss de' mauvaise qualité, de
schiste ordinaire, de schiste ardoisier, etc. Au fur et à mesure
que l’on s’avance vers le nord, cette troisième couche devient de
plus en plus rapprochée du niveau du terrain.
Ce qu’on appelle vulgairement pierre ou caillou est inconnu
sur le littoral ; la mer ne roule que du sable et des débris animaux.
On rencontre les premières parcelles rocheuses dans la troisième
zone, c’est-à-dire à près de 100 kilomètres dans l’intérieur.
En ce qui concerne les ressources minières également, on doit
se borner à raisonner par déduction. Si nos hypothèses sont
exactes, le Dahomey offrira un jour des ressources considérables
à l’industrie.
Le Dahomey par lui-même n ’est pas assez étendu, et sa configuration
ne diffère pas assez de celle des pays voisins pour qu’il ne
soit pas doté des mêmes richesses minérales qu’eux. Or il est
limitrophe du pays des Achantis, où l’or fut à une époque si commun
qu’il servait aux plus vils usages : . <
des sabres, des couteaux, des pointes de flèches, e .,
aucune valeur, les Européens n’étant pas encore venus enseign r
a u x indigènes à l’échanger contre l e s marchandises dont ils avae
besoin Le fer était rare alors, parce qu on ignorait la façon de
Fextraire et de le travailler ; il avait beaucoup plus
l’or Les rois elles chefs achantis étaient enterrés avec desquan
tités considérables d’or, sous "
celets, etc. Les Anglais, après leur victoire de M f c g
Coumassie, firent dans les tombeaux, ainsi que dans la capita
des Achantis, une ample moisson de ce métal précieux.
Chez les Achantis ainsi que sur la Côte d’Or, on trouve or d a 1-
luvions ; il se présente en grains, paillettes, pepites ou e p
sière presque impalpable, dans le sable des rivières et dans les
argiles mélangées de sable. Sauf la première zone qui diffère, ces
S ï ont la même nature de terrain que le Dahomey dont ils sont
limitrophes. Le Yolta, qui passe à peu de distance des frontières
ouest du Dahomey, charrie dans ses sables des quantités d or d alluvions,
qu’il arrache aussibien à sarive gauche qu à sa rive droite.
Tant que le gouvernement indigène subsistera, il sera impossible
a u x Européens de faire au Dahomey n’importe quelle recherche
au point du vue minier; les autorités locales s y opposerai .
Tout ce qu’elles ne comprennent pas leur paraît suspect et i y
a malheureusement bien des choses qui entrent dans cette cate-
S°Siun Européen creusait seulement un trou d’un mètre dans un
champ, il serait aussitôt accusé de sortilège, de conspiration
contre le gouvernement, arrêté peut-être, et toutes 1« «p lu » -
tions possibles ne l’empêcheraient pas d en éprouver une foule
^ p T s i^ r fv o y a g e u r s sont d’accord pour croire à l’existence de
mines de houille dans la deuxième zone du Dahomey, le er y
existe en grande quantité. Dans la troisième zone, on en reconfcj
L’auteur de cet ouvrage a été surpris un jour, à A b o m e y - C o w u p é
à photographier uu temple fétiche, . ■- H . f f l j '£■/ 1 ^ J ,
la gore. Il fut forcé de payer une forte amende et d expliquer ^
que ces objets n ’avaient ou n’auraient aucune mlW V dnq
Dahomey. Fort heureusement, on n ouvrit pas 1 app q
ou six vues.