remonte la côte en sens inverse de Y équatorial jusqu’au cap des
Palmes, où il quitte la côte pour se diriger vers le large, donnant
ainsi à son parcours la forme d’un gigantesque point d’interrogation.
Ces deux courants longent la côte suivant, l’un dessus l’autre
dessous, une direction contraire. Pendant une certaine époque
de l’année — juillet, août, septembre et octobre — le çantre-
équatorial l’emporte sur son voisin; c’est le seul moment de
l’année où l’on voit le courant descendre est-ouest.
Le littoral lui-même est une langue de sable qui court parallèlement
à la côte, baignée d’un côté par l’Océan et de l’autre par
une lagune de l’autre côté de laquelle se trouvent, en réalité, les
côtes des contrées qui forment la région.
Cette lagune se prolonge depuis le Jebou jusqu’à Godomé1 et
de là jusqu’à Porto-Seguro, c’est-à-dire sur une étendue de plus
de 200 milles. Elle baigne ainsi le Jebou, Lagos, Badagry, Porto-
Novo, le Dahomey et les Popos ; la bande de terrain qu’elle laisse
entre elle et la mer varie comme largeur entre 80 mètres et
8 kilomètres. Nous l’appellerons la lagune du Bénin.
Cette lagune reçoit tous les petits cours d’eau, rivières et fleuves
qui descendent de l’intérieur vers la mer; de ce nombre sont
l’Ochoun, l’Ogoun, l’Addo, le Whémé, l’Aho ou Sonigbé, l’Agomé,
et une foule de grands et petits ruisseaux. Elle forme en certains
endroits de vastes nappes d’eau dont quelques-unes, par leur
étendue, ont mérité le nom de lacs; tels sont lë lac de Palma, le
lac Denham, le lac d’Avon. Elle change de nom selon les endroits
où elle passe et s’appelle alternativement lagune de Porto-Seguro,
de Petit-Popo, de Grand-Popo, de Whydah, etc.; autrefois, les
anciens voyageurs la nommaient la rivière de Jackin2.
La largeur moyenne de la lagune du Bénin varie entre 30 et
200 mètres. A un certain endroit, en face de Porto-Novo, elle
mesure 1720 mètres ; c’est son point le plus large en dehors des
lacs. Sa profondeur maxima est de 6 mètres (Badagry) et minima
65 centimètres (lac Denham). Le moment des plus hautes eaux
est fin novembre; celui des plus basses, fin juin.
Après avoir reçu les cours d’eau que nous venons d’énumérer,
la lagune du Bénin se déverse elle-même dans la mer en plusieurs
1. Elle est interrompue en cet endroit sur un parcours de 6 kilomètres.
2. Ville disparue aujourd’hui, située autrefois près de Godomé, sur le bord
de cette lagune.
GÉOGRAPHIE MODERNE,
endroits principaux : Io à Lagos; 2° près de Grand-Popo, à^u
endroit appelé la bouche du Roi; 3» à Kotonou 'fiuel^ efoi« - I
est facile, au moyen d’un appareil e m p ê c h a n t les sables d o
struer cette dernière bouche du côté de la mer, de conserver
ouverture qui pourra être utile un jour pour le commerce. ^
En plus de ces grands débouchés, la lagune communiqué ave
la mer pendant la saison des hautes eaux par de ombreux petits
cours d’eau qui se frayent un passage à travers les asses e
Le niveau de la lagune du Bénin est plus élevé que celui de
l’Océan ; pendant la saison des pluies, la différence es e >
1",48 ; elle n’atteint que 60 à 70 centimètres pendant la saiso
sèche II en résulte pendant la basse marée deux courants qui
descendent l’un vers Lagôs, l’autre vers Grand-Popo, avec un
vitesse moyenne de 2 à 3 milles à l’heure. Le P^mier^a lant vers
l’est, est de beaucoup diminué lorsque la bouche de Kotonou est
ouverte ; il disparaît parfois complètement.
La plupart des villes importantes au point de v u e commerc a i sont situées ou ont un débouché sur la lagune du Bemn, telles
sont : Léké, Palma, Ekpé dans le Jebou, Lagos, Badagry,^
Novo, Kotonou, Godomé, Abomey-Calavy, Avrékét ,■ y a >
Grand-Popo, Abananquem, Agwey, Petit-Popo, Por o- *8? »
Une foule de villages plus ou moins importants sont échelonne
entre ces villes. .
L’aspect des rives de la lagune varie suivant la région qu elle
traverse : du côté de Lagos et en allant vers l’ouest, ce sont d immenses
forêts de palmiers offrant des coups d’oeil charmants. A
contraire, depuis Porto-Novo jusqu’à Porto-Seguro, on
que hautes herbes, papyrus et palétuviers. Cette differenc
de ce que la lagune ne parcourt, à l’ouest de Porto-Novoy qu
première zone laissant entre elle et la mer un espace qui passe
1. En 1885, le lieutenant Roget, résident de Porto-Novo, e^ ' ^ 1e0J >° ^
Maignot, agent de la maison R é g e n t è r e n t à Kotonou de J ° ' ^ re la lagUQ®
| la mer ; à cet effet, ils percèrent la langue de terre qui séparait e ^ d o u c e
de l’eau salée, sur un parcours d’environ 50 mètres, au moyen
chée de 4-,50, qui atteignit en quelques heures ^ V ^ i l Î e du lac
100 mètres. Un courant violent s’établit, ré su ltan t du voisi g
Denham, dont' l’énorme masse d’eau occasionnait une press
dérâiblô v,*i '
A l’époque des basses eaux, le courant équatorial amoncela les s a b l e s a
l’entrée, et la bouche de Kotonou se referma.Elles’ouvnt.denouveaui d
même en 1887, ét la chaloupe-canonnière l’Emeraude en tra p ar cet p
dans la lagune de Porto-Novo.