La calvitie est rare chez les noirs, dont le métier n’est pas de
porter continuellement des fardeaux; chez les portefaix, comme
c est sur la tête que repose la charge, on voit des cas fréquents de
calvitie, spécialement chez les femmes.
Le front est généralement aussi élevé que le permet la ligne
faciale , il est large et espacé à sa base, un peu plus resserré à sa
partie supérieure. H remplit la plupart des conditions nécessaires
à 1 intelligence ; nous donnerons, en parlant des caractères intellectuels,
des exemples de ces facultés.
A première vue, il ne paraît pas y avoir grande différence
entre la capacité crânienne du blanc et celle du noir, car la région
occipitale, très développée, compense ce que le front bas ou fuyant
pourrait enlever au cerveau. Mais il y a d’autres caractères, comme
les circonvolutions de 1 organe, par exemple, où l’anthropologie
reconnaît, chez le noir, une infériorité marquée.
L'oeil manque, en général, d’expression, à cause de la teinte
foncée, presque noire de l’iris, dont les limites ne sont pas bien
démarquées sur la cornée opaque. Cette dernière est généralement
d’une couleur brune légère, et, chez les alcooliques, elle se
teinte de filets sanguins aux coins. Comme ceux qui s’adonnent
à 1 alcoolisme forment presque la totalité chez les hommes, on est
forcé de comprendre ces caractères dans les différents aspects que
présente l’organe de la vue.
Les femmes ne s’adonnant pas, pour la plupart, aux liqueurs
fortes, on peut noter chez elles la couleur blanc nacré, teintée ou
non, de la cornée opaque.
On peut direjavec raison que si, chez lejblanc, l’abus de l’alcool
se manifeste par l’enluminure du lobule nasal, chez les noirs c’est
l’oeil qui... remplace le nez, incapable, chez eux, à cause de sa
couleur, de dénoncer l’alcoolisme.
La couleur foncée de l’iris empêche de distinguer la pupille au
premier examen. Chez le Minah, qui est très noir, il est impossible
de la découvrir ; mais chez ceux qui sont doués d’une coloration
plus claire, on peut voir l’ouverture irienne en mettant bien
l ’oeil en pleine lumière. Chez le rouge jaune on la voit même quelquefois
sans cela.
Les yeux du noir sont placés à fleur de tête et horizontaux.
Le nez classique de la race nègre, aplati sur la face, aux ailes
grandes et obliques, au lobule massif, presque absent à la racine,
peut aussi se diviser en plusieurs variétés, où ces défauts (par rapport
au nôtre) sont plus ou moins prononcés. On trouve, sur la
Côte d’Or, des nez qui ont l’arête presque droite depuis la racine
et qui forment avec la base un angle de 80 degrés, de même qu’au
Dahomey il y en a dont le bout seul dépasse, dé profil, la ligne
des os malaires. Le nez orne plus ou moins la physionomie, mais
il ne donne pas au visage du noir une expression particulière ; il y
en a qui ne sont pas désagréables ; d’autres sont repoussants.
En général, il est moins désagréable de voir le nez de face que de
profil.
La bouche est généralement défigurée, chez les noirs, par la
proéminence plus ou moins grande des lèvres. Les visages les plus
agréables ne sont pas privilégiés sous ce rapport et ont toujours
les lèvres fortes. Elles sont assez prononcées chez le Minah et lippues
et pendantes chez le Jebou et l’homme du Niger. De profil,
les lèvres ont l’air, par leur volume, de ne jamais fermer complètement
la bouche et tendent à donner à l’individu une expression
hébétée ou stupide. Lorsque les lèvres ne sont pas exagérées, elles
ne font pas, de face, un effet aussi désagréable; c’est d’ailleurs
ainsi qu’il faut regarder le noir de préférence pour que sa physionomie
dise quelque chose.
Les dents sont naturellement très belles; on dirait que la nature
a tenu à compenser par leur beauté l’effet disgracieux de l’extérieur
de la bouche. Bien rangées, solides dans leurs alvéoles, elles
sont le plus bel ornement du visage des femmes. Au Dahomey et
au Yorouba, sous divers prétextes et croyant toujours en augmenter
le charme, il est d’usage de les limer de diverses façons.
Parfois, on supprime, dans les grosses incisives, le coin inférieur
droit de l’une et le coin inférieur gauche de l’autre, de façon
à laisser au milieu d’elles une ouverture de forme conique. Cette
pratique, générale au Dahomey, permet aux noirs de cracher loin;
ils lancent par cette échancrure un jet de salive à 2 mètres de
distance. D’autres fois, on isole les incisives les unes des autres en
les limant de chaque côté. Chez une peuplade du Niger, les Edgios,
réputés anthropophages, les incisives sont toutes taillées en forme
de canines.
La beauté des dents, chez le noir, tient surtout à son genre de
nourriture. On peut dire qu’il ne s’en sert pas. Tout ce qu’il mange
est très cuit et il avale, généralement sans mâcher, des mets préparés
dans un mortier ; de plus, quand il est jeune, il ignore toutes
ces gourmandises auxquelles nos jeunes gens doivent toutes leurs