la plus détestable, paraît délicieux. Le bois de-cet arbre est réputé excellent
pour les constructions à cause de sa résistance et de son odeur qui
éloigne les insectes.
Les Tamariscinées. — Le tamaris d ’Afrique (Tamarix africana).
Les Verbénacées. — La verveine à bouquets (Verbena multiflora).
Les Violariées. — La Sauvagesia erecta", employée pour soigner les maladies
des yeux et particulièrement l’ophtalmie.
L’aperçu qui précède donnera une idée de tout ce qui existe
dans la flore de la région. Nous n’avons cité qu’une soixantaine
de familles, principales, les plus typiques dans la région intertropicale;
il en existe encore autant à notre connaissance, mais
moins importantes, telles que les mousses, les lichens, qui comprennent
sept ou huit ordres, les cryptogames qui en comprennent
deux ou trois, les plantes minuscules et les grands végétaux.
Il faudrait un ouvrage spécial pour passer une revue complète du
règne végétal, et le cadre de notre travail est très restreint. Il y a
d’ailleurs une étude spéciale et profonde à faire pour pouvoir
connaître la flore complète, et notre séjour dans le pays n’a pas
suffi pour la mener à bonne fin.
Beaucoup de plantes d’agrément ou d’utilité du Brésil et des
Antilles ont été importées; elles n’existent que dans les jardins
appartenant ou ayant appartenu à des Européens. Des arbres fruitiers
sont dans le même cas, le goyavier, par exemple ; la vigne
y est tout à fait moderne : c’est le cep américain. Sur la côte
d’Afrique, elle se développe avec une grande rapidité et donne
deux récoltes par an, en avril et en novembre ; il n ’en existe que
quatre ou cinq plants pour le moment.
La flore de la région est l’objet d’une étude spéciale de la part
des Anglais, sous l’impulsion donnée depuis longtemps par le
gouverneur de Lagos, M. A. Maloney, qui est lui-même un naturaliste
distingué. Il a organisé à Lagos un jardin botanique destiné
à vulgariser, chez les indigènes, en leur en vendant les pousses
à bas prix, toutes nos plantes utiles : café, quinquina, tabac, rhubarbe,
cacao, etc.
Gomme nous l’avons dit tout à l’heure, il y a une étude très
sérieuse à faire sur les poisons. Parmi les plantes qui les fournissent,
il s’en trouve un grand nombre d’inconnues aussi bien
des Européens que de la plupart des indigènes.
A ce sujet, nous citerons le poison dans lequel les peuplades
trempaient leurs flèches avant l’introduction des fusils ; il y a
beaucoup de tribus qui conservent leurs armes primitives et qui
continuent à en faire usage : tels sont les habitants du Jebou, du
bas Niger, du Volta, etc. D’après ce qui nous a été dit par les
indigènes, nous pouvons conclure qu’il y en a plusieurs sortes ;
dans nos recherches sur ce poison et sur ce qu’il peut être, nous
avons obtenu dés recettes différentes selon les régions, et qui
prouvent qu’il n’est pas toujours végétal. Tous les voyageurs,
anciens et modernes, lui donnent le nom uniforme de curare
dont on se sert également en Amérique.
Dans les territoires du Niger, les indigènes trempent leurs flèches
dans un liquide qu’ils tirent du corps d’un crapaud énorme
qui habite la région. Les Kroomen, indigènes d’une partie de la
côte d’ivoire, prennent leur poison dans le corps du crocodile,
dans un petit sac noir, disent-ils, qui se trouve au milieu du
ventre; nous supposons que c’est le fiel. Ce liquide est complètement
noir, en effet, et ressemble à du coaltar ; c’est un
poison violent. A titre de comparaison sur la nature du curare,
nous dirons que celui que les Indiens appellent vourali est tiré
d’une liane, la superhausca ou corde du diable ; celui des Brésiliens
se compose du sue de deux plantes appelées ticunas et
hamas. Au Cap et chez les Cafres, le curare se tire de VAmaryllis
disticha, du suc d’un euphorbe, d’une noix vénéneuse, des entrailles
d’une chenille appelée nyoua, du venin de la vipère
cornue, du haja-najé (vipère) et de la vipère gonflée, du stry-
chnos, etc.
En somme, il faut plutôt admettre que le mot curare est un
nom général, ou du moins que l’usage Ta généralisé pour désigner
le poison dans lequel certains peuples trempent leurs armes,
et qu’il ne désigne pas spécialement un certain genre de plante.
Pour terminer notre nomenclature des plantes, nous ajouterons
que 1’ « arbre à lait », Brosimum galactodendron* (Artocarpée),
est réputé exister au Congo et dans le nord du Yorouba ; mais nous
n’avons jamais pu vérifier cette assertion.
Il existe au Dahomey un arbuste qui se rapproche légèrement
d un acacia par le feuillage et d’une graminée par la fleur ; il
produit un fruit très curieux par ses propriétés saccharines. C’est
une baie de la grosseur d’une petite olive, rouge clair, ayant une
pulpe blanche et sucrée et un rudiment de péricarpe. Lorsque
l’on mange ce fruit, on ne s’aperçoit de rien, mais la douceur qu’il
laisse dans la bouche est tellement forte et concentrée, que Ton