il faut enfoncer les pilotis. Le travail est lent et difficile ; ce n’est
qu’à force d’arracher la perche et la repiquer avec force qu’on
arrive à l’enfoncer solidement. On plante ainsi six ou huit longs
poteaux de 10 à 12 centimètres de diamètre, qui doivent être
les soutiens principaux de la charpente; on en ajoute ensuite au
milieu huit ou dix autres plus minces, qui doivent concourir à la
solidité de l’édifice. On attache solidement, après les avoir entaillées,
des perches transversales à tous ces poteaux, de façon à
former une sorte de plate-forme. C’est elle qui doit porter la maison.
Cette plate-forme n’étant située que vers le milieu des poteaux,
les parties qui dépassent servent à soutenir la case et sa toiture.
Les grosses perches principales dont nous avons parlé arrivent
seules à cette hauteur. Elles ont une moyenne de 6 mètres de longueur
totale. Elles plongent dans l’eau de l m,25 à 2m,10. Il faut
que les plate-formes soient au-dessus des crues les plus anormales,
ce qui demande encore une élévation de 2 mètres à 2“ ,10; et
enfin l’habitation a lm,50 à tm,80 de hauteur.
Tout autour de la case, au même niveau que la plate-forme et
élevée sur des pieux de même nature, court une galerie de 70 à
80 centimètres de large, sans balustrade.
Dans certains villages lacustres, comme Aguégué, par exemple
(lagune de Porto-Novo), les habitants ont du bétail qui paît, pendant
les basses eaux, sur des prairies marécageuses où les gens
descendent eux-mêmes ; mais, dès que les eaux vont couvrir les
herbes, ils en font provision, les font sécher et les emmagasinent
dans des cases réservées à cet usage.
■ Le bétail et la volaille sont installés sur une plate-forme juste
au-dessous de l’habitation ou du magasin, sans aucune galerie ni
garde-fou. Les animaux passent ainsi toute la saison des hautes
eaux.
La toiture des habitations carrées, quelles qu’elles soient, est
partout la même ; toutes sont couvertes à deux pentes. Les arbalétriers
sont en bois éeorcé, le poinçon est sans entrait et part de
terre; les traverses sont en faux bambou. La feuille de l’élaïs,
séchée au feu, sert encore pour ce travail ; on lui donne, dans ce
but, une forme spéciale. Lorsque la feuille est fraîche, on la plie
longitudinalement ; on rabat les dents d’un côté du pétiole sur
celles de l’autre, en doublant ainsi leur épaisseur et l’on fait ensuite
sécher dans cette position.
Pour couvrir une toiture, on dispose toutes ces feuilles avec les
UNE HABITATION DAHOMIENNE.
COUR INTÉRIEURE D’UNE HABITATION DAHOMIENNE.