donne deux récoltes p a r an : le gros régime qui se cueille de mars à mai,
et le petit, encore vert à cette époque, qui ne se récolte que de septembre
à octobre. Ce dernier est de beaucoup moindre dimension que le fruit de
. première récolte; les grains en sont aussi moins serrés. •
• Le palmier à huile donne ses fruits au bout de quatre ans; à cette époque,
ses produits sont encore sans valeur.
La femelle seule est productive ; le mâle se compte dans le pays en p ro portion
de un sur deux cents femelles. On le reconnaît à l’état inculte'dans
lequel il est laissé; on ne le débarrasse pas comme ses congénères productifs
des liens qui s’enchevêtrent autour de ses branches; il est couvert
d épines en plus grand nombre et est pris souvent pour un palmier d’une
autre variété.
Rien, dans le palmier àh u ile , n ’est perdu pour les habitants. Une incision
faite.à la.partie supérieure du stipe donne une moyenne journalière de trois
quarts de litre de vin de palme. Ce liquide incolore fermente avec rapidité
et ne se conserve que quelques heu re s; j exhale, comme l’huile de palme,
une odeur prononcée de vieux cuir. Au coeur de l’arbre on trouve le chou
palmiste, amas de feuilles blanches et tendres qui sont un mets délicat, mais
excessivementindigeste,impossiblemême à supporterpour certains estomacs.
La meilleure façon de l'accommoder est de le faire confire dans du vinaigre
et de s’en servir en guise de cornichons.
Le pétiole des feuilles tombées est le seul bois à brûler dans une grande
partie de la deuxième zone ; les feuilles elles-mêmes servent, après une p réparation
de séchage, à couvrir les cases, à faire des balais, des paniers,
des cordes, etc. ; le tronc, fibreux,' ne peut être utilisé pour les constructions,
faute de consistance; mais il se rt à faire des liens et pour une foule de
travaux; d’ailleurs,on l’a rarement, car on n ’abat jamais un palmier à moins
de circonstances exceptionnelles.
Dans la première et la deuxième zone, on peut calculer une moyenne de
16 à 1800 palmiers p ar kilomètre carré.
Après cet arbre utile viennent, dans la même famille :
Le cocotier (Cocos n u c ife ra ),M à la culture. C’est sa pulpe sèche que l’on
nomme coprah et qui se rt à faire de l’huile. Le d a ttie r (Calamus secundiflorus)
ne vient pas dans la région, quoiqu’on en ait essayé plusieurs fois l’importation.
Ses fruits ne mûrissent pas et il dépérit ; nous ne connaissons que
deux ou trois de ces arbres sur toute la côte1.
Le ro n ie r ou palmier à éventail*, ainsi nommé parce que ses pétioles, nus
jusqu’au bout, sont terminés en cet endroit d ’un bouquet de dents disposées’
en patte d’oie. Son stipe, au lieu d’être de grosseur uniforme,-est renflé-au
milieu et affecte la forme d’un fuseau. Ses fruits, de la grosseur d’une o ra n g e 1
e t de couleur marron, se composent d’une pulpe épaisse, et spongieuse sur
un noyau très dur. Cette pulpe se mange et, lorsque le fruit est sec, elle a
le goût du pain d ’épice. L’arbre est mâle ou femelle et dioïque. Le stipe est
d’une dureté à toute épreuve, quoique d’une constitution ligneuse; il sert à
toutes les constructions et se conserve éternellement si l’on en prend seule-
1 i. Il y en a deux à Porto-Novo, dont l’un donne par an dé quatre à six dattes,
que les Européens se partagent.
FRUIT ET GRAINE