au résultat, imparfait encore, qu’il obtient aujourd’hui. La première
serrure qu il a faite eût été sans! prix : comme document
ethnographique. Même aujourd’hui, qu’elle est fabriquée couramment,
la serrure est tout à fait primitive et très curieuse à étudier.
Comme armes de.guerre, de chasse, de pêche, le forgeron fait
des.sabres dahomiens de toutes les formes, de grands: coutelas,
des poignards de toutes tailles, des pointes de flèche de diverses
formes, des harpons, des hameçons; il fait également des balles
de .fusil .en fer . martelé, de la grosseur, d’une chevrotine.
Depuis quelques années, il. a . ajouté à son industrie celle de
bijoutier en argent. Il fond des monnaies pour se procurer le
métal et essayé d’imiter , tout ce qu’on lui donne à copier. Un
forgeron de Whydah fît ainsi, il y a trois ou quatre ans, sur des
modèles qu’un Européen lui confia, des couverts pas trop mal
imités.
En ce qui concerne la véritable orfèvrerie, la côte d’Or a montré
depuis longtemps la supériorité intellectuelle de ses habitants.
Les Accraens sont des orfèvres très habiles, ils font certains travaux
aussi bien que les Européens, et ne possèdent qu’une poignée
d outils qu ils ont forgés eux-mêmes. Pour des gens à peine
sortis de l’état barbare, ces ouvrages sont vraiment merveilleux.
Us travaillent l’or et l’argent à la filière et obtiennent des fils de
la finesse d un cheveux ; le filé est fait par eux à la main avec une
régularité mécanique, ainsi que leur filigrane qui a des formes
gracieuses et régulières. Le seul point par lequel il pèchent un
peu est la réunion et la soudure. Ils fabriquent ainsi avec l’or indigène
pur (ils ignoraient encore récemment la façon de l’allier
au cuivre) des bagues, des boucles d’oreilles, des broches, des
perles creuses qui font le bonheur des dames du pays et même
des Européennes, lorsqu’elles peuvent s’en procurer. Le cachet
indigène qu ont les bagues est légèrement déparé par une mauvaise
imitation des signes du zodiaque qui en fait le tour, due
sans doute, en principe, à une idée européenne et d’un goût
douteux.
F ilateurs. — La filature indigène vient. ensuite. Comme les
noirs n ont jamais vu un métier ni lu sa description, que personne
ne leur a jamais donné aucune idée à cet égard, les outils dont
ils se servent sont totalement de leur invention. Quand ils sont
P L . I I .
ARTS INDUSTRIELS.
1 . T IS S E R A N D . — 2 . SO U F F L E T , P IN C E , MARTEAU, E N C L U M E .— 3 . FOURNEAU PO R TA T IF .
4 . C O U P -D E -PO IN G POIGNARD. - A 5 . COUT EAU. — 6 . O R E IL L E R . — 7 . COCO, CHARGE D’H U IL E E T D AMANDES.
8 . P E IG N E .— 9 . P IR O G U E . — 1 0 . PAGAYES. — 1 1 . HARPONS E T HAMEÇONS.