année. La rivière d’Agomé conduit de la lagune de Grand-Popo au coeur
du pays. r
Il s agissait d’Agomé-Séva, la capitale du pays des Ouatchis. Les Allemands
prétendaient à to rt qu’ils avaient des droits sur cette ville, parce
qu elle se trouvait à l’ouest de la ligne de délimitation dont nous avons parlé.
Pour tran ch e r la question, le lieutenant Barnez, accompagné par le commandant
de l’aviso P.Ardent, M. Delalande, se sont rendus à Agomé-Séva,
ou ils ont déterminé astronomiquement la position du lieu, le 24 février I 889!
Il est résulté de leur observation qu’Agomé se trouvait à 6°29'1" de latitude
nord, et 0°33'28" de longitude ouest de Paris.
Le méridien de l’île Bayol passant p a r 0°40'37" ouest de Paris, il y avait
en notre faveur une distance de 0°7'9" à l’ouest de la ligne contestée. Les
Allemands renoncèrent alors à leurs prétentions.
Nous avons à Grand-Popo un résident et un poste de tirailleurs
Nous avons déjà dit, en p arlant des villes de la région, ce que nous
pensions du commerce et de l’avenir des Popos.
La Côte d’Or.
La Côte d’Or e st limitrophe du Dahomey au nord-est, et séparée de sa
frontière, au sud-est, p a r l’État des Popos. Elle est bornée, au nord, par le
royaume des Achantis, et à l’est, p ar nos possessions de Grand-Bassam et
d-Assinie.
Le territoire de la Côte d’Or est plutôt sous le protectorat des Anglais
q u e n leur possession, sur une étendue de 315 milles de littoral, comprenant,.
depuis janvier 1868, les pays suivants : Appolonia, Ahanta, Winebah,
ra n te e , Accra et Adangmé.
Avant les échangés de territoires faits entre l’Angleterre et l’Allemagne
en 1868 et 18/2, où les limites furent définies telles qu’elles le sont aujour-
, ’ l Xlr” ’ Elmlna et d’autres localités étaient des possessions allemandes.
La Côte d Or eut longtemps à souffrir de son voisinage avec les Achantis.
Les derniers revendiquaient certaines parties du territoire et ne cherchaient
que des prétextes de faire la guerre.
En 1719, le roi Osaï Tutu, fondateur de Coumassie, fit la conquête du
royaume de Denkera, dont le roi l’avait mortellement offensé. Après Den-
kera, situé au nord de la Côté d’Or, il voulut entreprendre de rendre Akim
son tributaire. Ce dernier royaume était, à cette époque, un des grands
Etats indépendants qui formaient alors le territoire de la Côte d’Or.
Akim était aussi-puissant qu’Osaï Tutu, et il repoussa ses attaques en
lui infligeant de grosses pertes. Osai Tutu lui-même disparut, et son cadavre
ne fut jamais retrouvé; l’armée achantie battit en retraite, non sans avoir
rasé complètement Acromantie, la ville principale du royaume d’Akim, et
sacrifié tous les prisonniers à la mémoire du roi (1731). Dès que la mort
du grand Osai fut connue, tous ses nombreux tributaires voulurent secouer
le joug. Parmi ces derniers, on pouvait compter la plupart des territoires
de la Côte d’Or.
Son successeur, Osaï Apoko, les réduisit de nouveau à l’impuissance, et
s’empara, cette fois, non seulement d ’Akim, mais aussi d’Assin, un autre
royaume voisin.
En 1752, un autre successeur, Osai Codjo, ajoutait encore d ’autres conquêtes
à celles qui précèdent, entre autres Vano, Aquambo et Aquapim.
La Côte d’Or était, à cette époque, le théâtre des exploits des Achantis,
de même que le Dahomey se maintenait entre les Mahis, Abéokouta et les
Eyos.
En 1807, les Achantis arrivaient sur le territoire Fanti, e t avaient avec
les Anglais leur premier engagement sur le littoral. Le pays des Fantis
était le dernier fleuron que les Achantis voulaient ajouter à leur couronne
de gloire, et s’ils avaient réussi, on ne sait jusqu’où ils eussent poussé leurs
conquêtes.
Il y avait, à cette époque, à Dixcove, Secondee, Commendah, Cape-Coasl-
Castle, Annamaboe, Winnebah et Accra, des forts qu’habitait une compagnie
commerciale du nom d'A frican Company.
Un démêlé ayant eu lieu entre les Achantis et les Assins, à la suite d’une
défaite de ces derniers, deux chefs assins se sauvèrent sur le territoire
fanti. Les Achantis réclamèrent les fugitifs, mais les Fantis refusèrent non
seulement de les rendre, mais défendirent aux Achantis de les poursuivre
su r leur territoire. Naturellement, ce refus causa tout de suite une levée de
boucliers. Les Achantis marchent contre les Fantis et commencent à tout
mettre à feu et à sang. Abrah, Annamaboe, Acromantie furent brûlés,
et l’ennemi prit possession du fort hollandais situé dans cette dernière
ville.
Le gouverneur de Cape-Goast, le colonel Torrane, fit mettre le drapeau
blanc et livrer immédiatement un des chefs d’Assim, cause de cette invasion
; l’autre s’était sauvé.
Une paix fut conclue entre le gouvernement anglais et les Achantis, par
les termes de laquelle le royaume des Fantis était leur tributaire p ar droit
de conquête.
Les Anglais ne firent toutes ces concessions que pour gagner la confiance
du roi des Achantis. La guerre terminée, les Fantis voulurent punir Accra
et Elmina de ne pas être venus à leur aide, et les Achantis revinrent.
En 1817, nouvelle invasion du royaume fanti; des milliers d'êtres humains
égorgés, mis en esclavage ou destinés aux sacrifices. Qn termine la campagne
p ar le payement d’une forte somme avancée aux Fantis p ar le gouvernement
anglais, qui laissait faire sans rien dire pour la deuxième
fois.
La même année, un autre traité de paix était signé, et le gouvernement
anglais mettait un représentant à Coumassie, M. Dupuis.
Mais, en 1821, la guerre éclatait de nouveau. Au milieu de tous les pays
soulevés, une expédition anglaise, commandée p a r sir Charles Mac Carthy,
fut complètement massacrée à Adoomanson, près d’Assamacou (1824).
En 1826, nouvelle attaque, et cette fois défaite des Achantis p ar les indigènes
coalisés alliés aux troupes anglaises.
Le roi des Achantis Osaï Okoto conclut, en 1831, avec le gouverneur
Maclean un traité p ar lequel il respecterait désormais le territoire de la
Côte d ’Or, à condition qu’il pourrait le traverser librement pour se ren d re