nombre de six ou huit, ont la longueur et la dimension d’un
porte-plume. On trouve de ces peignes en bois dur, ornementé,
d’un très joli travail.
Il ne faut pas croire que tous les noirs prennent soin de leurs
cheveux. Il y en a une grande partie chez les deux sexes qui sont
couverts de vermine. On les voit dans les rues et sur les marchés,
la tête appuyée sur les genoux d’un confrère, qui se livre, dans
leur chevelure, à une chasse active et fructueuse.
Il nous reste à parler des différents attributs qui font, pour
ainsi dire, partie du costume des chefs. Ces objets, qui accompagnent
toujours, au Dahomey, les cabeçaires en promenade ou dans
l’exercice de leurs fonctions, méritent une description particulière.
On est tellement habitué à voir ces attributs qu’ils peuvent être
classés comme des compléments indispensables au type du chef
indigène.
Parmi ceux qui l’accompagnent toujours, il faut remarquer la
canne, la hache, le porte-pipe, le parasol et le tabouret.
La canne donne lièu, au Dahomey, à un usage curieux et que
l’on ne retrouve que dans ce pays. Comme elle ne quitte jamais
l’individu auquel elle appartient, on finit par s’habituer à la lui
voir et à la considérer comme une partie intégrante de lui-même ;
le jour où on l’aperçoit, on la reconnaît immédiatement, même si
elle est dans les mains d’une autre personne.
Chez les Fons, la canne ou bâton devient ce que sont chez nous,
à la fois, la carte de visite, un mot de billet, une procuration, une
signature et un passeport : tout dépend de la circonstance. Chacun
des chefs nombreux a son bâton, qu’il a cherché à rendre totalement
différent de celui des autres. La vraie canne du Dahomey
consiste en un objet sculpté sur le mancbe d’un bâton et ne formant
qu’un seul morceau avec lui.
L’extrémité inférieure én est plus grosse que le reste, légèrement
recourbée et terminée par une boule. La petite figure qui y
est placée est souvent fort bizarre ; c’est, par exemple, un homme
décapité étendu sur le dos, les jarrets pliés et tenant une tête
entre ses mains ; un oiseau penché piquetant un crâne, un crocodile
tenant une tête entre ses mâchoires, une clef, un poisson,
un homme assis, une femme et un petit enfant, un serpent, une
simple boule, etc., selon la fantaisie du sculpteur.
Contrairement à nos usages, c’est le manche sculpté qui se