Chasseurs. — 11 n’y a pas de chasseurs de profession ou bien
peu. Comme c est très fatigant et qu’il faut aller très loin des
endroits habités, peu de noirs se livrent à cet exercice. Ceux qui
von à lachasse se placent à l’affût, attendent leur gibier à bout
portant, et avec leur fusil àpierre, au risque de voir l’arme éclater
entre leurs mains, le criblent d’une quantité de clous et de morceaux
de fer dont ils se servent pour remplacer le plomb. Grâce à
cette triple charge, l’animal... ou l’homme reste toujours sur le
carreau.
Canotiers. — Le métier de canotier est assez dur : ce sont eux
qui font les voyages sur les lagunes. Moyennant salaire, ils conduisent
les voyageurs indigènes ou européens d’un endroit à un
autre, ou bien ils se chargent du transport des produits. Dans ce
dernier cas, ils ajoutent de nombreux vols à la rémunération
qu us reçoivent.
Us pagayent lorsque les fonds sontàplus de3 mètres; autrement
ils poussent les embarcations au moyen d’un faux bambou long
de S ou 6 mètres, muni à son extrémité d’une petite fourche en
bois qui l’empêche de glisser sur la vase. Selon les embarcations*
le voyage est effectué par deux, quatre, six ou dix canotiers. Ils
marchent jour et nuit : les uns se reposent pendant que les autres
travaillent. Ils font ainsi des trajets fort longs durant quatre et
cinq jours. Les meilleurs canotiers sont les Minahs et les Popos.
Ils possèdent souvent des pirogues qu’ils louent à tant le voyage.
Hamacaires. — Le hamacaire effectue, lui, pour les Européens
e les gens aisés du pays, les voyages sur terre. Il porte le hamac.
Le hamac, dont tout le monde connaît plus ou moins la forme,
est suspendu à un gros faux bambou ayant environ 4 mètres de
ong. Ce bambou est porté sur la tête par deux hommes, un à
chacune de ses extrémités, avec une vitesse moyenne, en terrain
découvert, de 10 kilomètres à l’heure, en terrain sablonneux, de
6 kilomètres et demi, et en forêt, broussailles ou marécages, de
5 kilomètres. Ils se relèvent de quart d’heure en quart d’heure.
Pour un parcours de 40 à 50 kilomètres, lorsque l’on veut aller
bon train, on prend généralement huit ou dix hamacaires ; des
porteurs leur sont adjoints pour le transport des bagages.
Le métier est encore plus dur que celui de canotier ; les bons
hamacaires, ceux qui portent le voyageur sans trop de secousses,
MOYENS DE TRANSPORT.
1 . VOYAGE EN HAMAC. ~ 2 . KROOMEN OU PO R T EU R S . — 3 . MINAHS OU PAGAYEURS.
4 , VILLAGE LACUSTRE SUR LE W H ÉM É .