exclusivement dans les palétuviers. Le merle métallique* n ’est pas décrit
non plus; ce bel oiseau semble couvert, en pleine lumière, d’une cuirasse
d’acier bleuie; il a les mêmes caractères distinctifs que les turdidés, le bec
et les pattes noirs.
Le gendarme*, genre de moineau, présentant les mêmes caractères extérieurs
quant à la forme, diffère par les couleurs. Autour des yeux rouge vif,
des narines, au ventre et sur les ailes, il a des plumes d’un jaune éclatant.
Le reste de son plumage est noir. Les yeux sont plus foncés chez la femelle;
celle-ci ressemble à notre moineau d ’Europe avec des taches brunes aux
endroits qui sont jaunes chez le mâle. Ils vivent en troupes nombreuses et
leurs nids sont pendus p a r centaines aux branches des palmiers. Le nid est
cylindrique avec un trou latéral.
Grimpeurs. — Plusieurs variétés appartenant au genre perroquet : le p e rro
q u e t g ris ou jaco (Psittacus erythacus), la p e rru c h e v e rsico lo re (Conurus
versicolor), appelée vulgairement marabou, la p e rru c h e in sép arab le (Psittacus
melanocephalus), et deux ou trois genres de pics dont le plus gros ne dépasse
pas la taille de la grive.
Gallinacés. — La caille, qui est plus petite e t plus foncée de couleur et
à laquelle les Anglais ont donné le nom de Tetrao species nova; le pigeon
ram ie r (Columba migratoria)', la p e rd rix , g ris e et ro u g e (Perdía cinerea e t
rubra); la to u rte re lle o rd in a ire (Turtur auritus)et à co llie r [Turtur risorius);
la p in tad e sau v ag e (Numida sylvatica), noir bleu avec la tôle et le cou couverts
d’une peau bleu-indigo.
É c h a s s ie r s . — Ils sont également nombreux : la bécasse (Scolopaæ rustir
cola), plus petite que la nôtre, ressemble en tous points, sauf la taille, à
celle d’Europe; elle est ra re dans la première zone. La bé cassine (Scolopax
gallinago) se trouve dans les lagunés avoisinant la mer. Plusieurs variétés
de bécasseaux: le co u rlis, de deux espèces (Numenius longiroslrisetarenalus),
se voit dans toutes les régions marécageuses où le sable couvre la vase. Aucune
des espèces qui précèdent ne possède les qualités qui les font tan t
apprécier des gourmets dans les régions tempérées; cela tient, sans doute,
à leur genre de nourriture.
Le ja c an a se voit dans presque toutes les lagunes couvertes de végétation
à fleur d’eau; on le désigne sous le nom général de poule d’eau. Une variété
[Parra) se rencontre dans les lagunes de Grand-Popo; deux autres, qui mérite
n t d’être décrites, se rencontrent avec celle-ci presque partout. La première
n ’a pas de barbillons charnus au bec et ressemblerait plutôt à la poule
d’eau si elle n ’appartenait aux jacanas p a r les pattes, caractéristiques de
l ’espèce, qui lui permettent de marcher sur les feuilles à fleur d’eau ; elle est
brune su r le dos, blanche sous le ventre et de la grosseur du pigeon. La
seconde possède au bec, qui est rouge, des barbillons rudimentaires. Elle est
d’une couleur uniforme gris ardoise, de même taille. La femelle des deux
espèces est dépourvue de couleurs, d’un gris sale, e t ne se distingue que par
le bec. La g ru e co u ronnée (Ârdea pavonia), se rencontre dans la région
orientale du pays; la g ru e c endrée [Grus cinerea), plus rare, se trouve également
dans la région, dans la deuxième et la troisième zone-; le h é ro n p o u rp
ré (Ardea purpurea), le h é ro n a ig r e tte (Ardea egretta) et une petite variété
de h é ro n s c ra b ie rs (Ardea comata).
P a l m ip è d e s . — L’anhinga (Plotus anhinga*) se voit dans les lagunes. Les
canards sauvages existent eu plusieurs variétés (Ands boschas, sponsa*, vâl-
lïsneria, pénélope, etc.) ; la mouette marine (Larus marinus) et la mouette à
tro is doigts (Larus tridactylus) abondent sur les côtes et dans lès lagunes
avoisinant la mer.
OISEAUX DOMESTIQUES.
Le canard commun, d’importation européenne, vit trè s bien dans la région;
le canard muet ou canard du pays est trè s nombreux et d’un manger peu
délicat. L’oie, le dindon, la poule, toutes les volailles d’Europe se reproduisent
parfaitement dans le pays, mais elles y sont de plus petite taille;
la poule seule est trè s répandue chez les indigènes.
II I . R e p t ile s .
Les reptiles forment une nombreuse famille sur le littoral et dans la région
qui nous occupe.
Tortues, t? La to rtu e du Niger ou gymnopode potamite (Trionyx perocel-
latus*) ; la couane (Chelonia caretta), qui se trouve su r le littoral où elle vient
pondre.
Crocodiliens. — Faut-il dire crocodile ou caïman? Ici nous sommes très
embarrassé pour la classification de l’un ou de l’autre de ces crocodiliens;
il y a évidemment une e rreur d’une façon ou d’une autre et nous allons
porter le cas à la connaissance des spécialistes. La plupart des naturalistes,
sinon tous, déclarent qu’entre le erocodile et le caïman on distingue les
différences suivantes : chez le crocodile, les quatrièmes dents d’en bas passent
non dans des trous, mais dans des échancrures, et ses pieds postérieurs,
dentelés au bord externe, sont palmés jusqu’au bout des doigts. Ces deux
particularités seraient, avec une différence légère dans la forme de la tête
et l’arrangement des dents, les signes distinctifs qui le séparent du caïman.
Ce dernier, au contraire, aurait les pieds postérieurs mi-palmés seulement
et les quatrièmes dents d’en bas s’enfonçant dans un trou quand la mâchoire
est au repos. On ajoute à ces distinctions que le caïman vit exclusivement
en Amérique e t le crocodile en Afrique.
Or, nos observations personnelles nous permettent d’affirmer que la définition
qui précède est inexacte, ou bien que c’est lé caïman qui habite
l’Afrique. Nous avons fait la chasse à ce reptile pendant plusieurs années
et en avons tué plus de quarante. Nous avons même sous les yeux, au moment
où nous écrivons ces lignes, la peau de l’un d ’eux ayant la tête adhérente
e t parfaitement Conservée. Or, nous pouvons conclure que, si la
distinction entre les deux crocodiliens est exacte, c’est le caïman qui est
particulier à l’Afrique.
L’animal de cette espèce qui se trouve dans ces régions y est seul de son
genre. Il a les pieds postérieurs munis de quatre doigts légèrement palmés
à leur base, et les quatrièmes dents de sa mâchoire inférieure s’enchâssent
dans deux trous circulaires pratiqués dans la mâchoire supérieure, à 3 centimètres
de son extrémité. Ces trous sont percés de p a rt en p a rt à cet en