Whydah, sont incorporés à nos possessions de Bénin. Le reste
du royaume comprend trois provinces indépendantes les unes des
autres. L’une a pour chef-lieu.Âlladah; elle correspond à l’ancien
royaume d’Ardres. La seconde a pour chef-lieu Abomey. La troisième
est constituée avec les villages de la vallée de Whémé.
Quant au pays Décamey, absolument soumis aujourd’hui, il est
replacé sous l’autorité du roi de Porto-Novo.
La configuration générale du terrain est celle d’un gigantesque
plan incliné vers l’Océan. Les altitudes locales, prises avec l’anéroïde
compensé par le thermomètre à eau bouillante, et en certains
endroits vérifiées par les baromètres à maxima et à minima, nous
ont donné du bord de la mer à la latitude d’Haï sur le Whémé, à
118 kilomètres nord de l’Océan, une échelle ascendantede 44 centimètres
à 115 mètres au-dessus du niveau de la mer.
D’après cette estimation, on peut admettre que la région tout à
fait septentrionale du Dahomey atteint une altitude de 300 mètres
pour les vallées seulement.
Aspect du pays.
L’aspect du terrain connu, tout en suivant la pente légère que
nous venons de définir, se subdivise en quatre zones très distinctes
les unes des autres. Elles conservent l’aspect qui leur est propre
sur une assez grande étendue. Nous les avons classées en allant
du sud au nord.
La première zone, baignée par TAtlantique, est la région des
sables ; sa végétation est rare, rabougrie, son aspect désolé. C’est
celle qu’on aperçoit du large, quand on est très rapproché de là
côte, sous la forme d’une basse ligne noire sur une bande de sable;
elle s’étend à 3 ou 4 kilomètres dans l’intérieur ; les grands végétaux
y sont très rares.
La deuxième zone commence ensuite et offre un aspect beaucoup
plus riant. Le terreau argileux remplace les sables, et aux
quelques buissons épineux de la plage succèdent des plaines de
verdure, entremêlées de végétation par bouquets ; plus loin, ce
sont des forêts de palmiers à huile s’étendant à perte de vue et au
milieu desquels se détache çà ou là un ronier (palmier à éventail).
Dans le voisinage des cours d’eau et des lagunes, cette végétation
est entremêlée de marécages qui se changent pendant la
saison sèche en flaques de boue; il s’en dégage, à cette époque,
des émanations putrides provenant de matières végétales en décomposition.
Cette région couvre une étendue de 35 à 40 kilomètres
et comprend à peu près tous les endroits que fréquentent
les Européens. ...
La troisième zone, qui est à peu près de la même étendue,
commence à montrer les premiers accidents de terrain et la
grande végétation peu fréquente jusqu’alors ; les marécages et les
prairies naturelles font place à des élévations de terrain d abord
peu considérables, mais qui se changent bientôt en collines, en
mamelons chargés de végétation. C est au nord de cette région
que l’on commence à rencontrer les grandes forêts.
La quatrième zone comprend ensuite les premières ramifications
des montagnes de Kong, la région des plateaux, les forêts
vierges immenses où l’homme n ’a pas encore pénétré, ou bien
peu. C’est le pays sauvage, peuplé encore de ses grands fauves.
11 est inconnu, à l’exception du voisinage de quelques routes qui
le traversent allant au nord dans les territoires du Niger.
Hydrographie.
L’hydrographie du Dahomey et des régions avoisinantes est très
importante à étudier. Elle ne conserve jamais le même aspect
pendant longtemps, et il y aura toujours de nouvelles découvertes
à faire à ce sujet.
L’Océan capricieux tantôt ronge son littoral sur un point, tantôt
y ajoute sur un autre des étendues considérables. L amoncellement
ou l’entraînement des sables sont subordonnés à la saison,
à la violence des vents et des courants, à la quantité des pluies et
à une foule d’autres causes.
Il est reconnu que, dans le golfe de Guinée, il existe deux grands
courants principaux : le premier dit équatorial yient des Antilles,
longe les côtes du Sénégal et prolonge son influence jusqu à Fer-
nando-Po, dans le fond du golfe. Il est superficiel et dure toute
l’année ; sa vitesse moyenne varie entre 2 et 4 milles à 1 heure
suivant les saisons. Il passe sur les côtes du Dahomey, allant de
l’ouest à l’est d’une façon continue.
Le second courant est sous-marin, il se nomme le coritre-equa-
torial, il vient du Pacifique par le détroit de Magellan et le sud du
Brésil et, traversant l’Atlantique, rencontre les terres d’Afrique à
la hauteur d’Angola. Cet obstacle le fait dévier vers le nord et il