ont trouvé dans sa chute l ’assouvissement de leurs haines
séculaires.
De plus, pour compléter l ’histoire du pays, j ’ai donné
la relation des expéditions françaises de 1891 à 1894.
Un chapitre est consacré au commerce, aux produits
du pays et à son industrie, qu’un séjour de quatre ans
m’a permis de bien étudier. Je l’ai fait suivre de conseils
sur l’hygiène et la façon de vivre des Européens sous
ces climats, afin de faire profiter de mon expérience ceux
qui auraient le désir de se rendre dans notre nouvelle
colonie.
De même que les ethnographes, les voyageurs et les
commerçants pourront ainsi trouver dans cet ouvrage
des renseignements utiles.
M. EJLevasseur, en écrivant la préface de ce volume,
a ajouté à mon travail l ’autorité de son nom. Qu’il
veuille bien recevoir l ’expression de toute ma gratitude.
Je remercie sincèrement M. le docteur E.-T. Hamy
des encouragements qu’il a bien voulu me donner pour
mener à bonne fin cette étude, ainsi que mon éditeur,
M. Hennuyer, pour le soin qu’il a apporté à la publication
de mon ouvrage.
E d o u a r d F O À .
P a ris , ju ille t 1894.
PRÉFACE
Le royaume du Dahomey n’est plus; mais la contrée et sa
population demeurent, placées sous l’autorité de la France, et
le nom même subsiste officiellement en vertu du décret du
22 juin 1894, rendu sur la proposition du ministre des colonies,
qui donne la dénomination de Dahomey et dépendances à
« l’ensemble des possessions françaises de la côte occidentale
d’Afrique situées sur la Côte des Esclaves, entre la colonie
anglaise de Lagos à l’est et le Togo allemand à l’ouest ».
Le livre de M. Foà vient à point pour constater un certain
état politique du pays, au moment où cet État cesse d’exister,
et décrire son état ethnographique et économique au moment
où la France en prend possession.
Le Dahomey, comme la plupart des régions de l’Afrique habitées
par la race noire, était à peine connu, il y a une vingtaine
d’années. Il suffit d’ouvrir la Géographie de Malte-Brun, ou
même l’ouvrage de Ritter, et de les comparer avec la Géographie
universelle d’Élisée Reclus pour mesurer le progrès de
nos connaissances sur cette partie du monde durant la seconde
moitié du dix-neuvième siècle. Quoique les Européens trafiquassent
depuis quatre siècles en Guinée, ils n’avaient guère
accès que sur la côte, et ils ne possédaient que des idées vagues
sur l’intérieur de la contrée, où peu d’entre eux avaient eu
l’occasion de pénétrer.
M. Foà a résidé dans le pays pendant quatre ans, du mois