sur le litto ra l1. Tout différend serait soumis à l'arbitrage du gouvernement
anglais.
En 1844, ce traité fut renouvelé par le gouverneur Hill et signé des chefs
de Denkera, Abrah, Armin, Douadie, Douomassi, Annamaboe et Cape-Coast.
En 1852, à la suite d’une altercation avec un chef d’Assim, sept mille
Achantis passent la Prah, rivière qui se rt presque de limite entre leur te rritoire
et la Côte d’Or. Ils se retirent, grâce à la façon amicale dont ils sont
reçus par les ordres de M. l’enseigne de vaisseau anglais Brownell, qui
veut à tout prix éviter un conflit.
En 1867, l’Angleterre et la Hollande passèrent ensemble le traité aux
termes duquel elles faisaient l’échange de plusieurs points pour concentrer
leurs possessions respectives dans la même région. La Hollande cédait à
1 Angleterre toutes ses possessions à l’est de la Sweet River et prenait toutes
celles situées a l’ouest, ce qui lit qu’en 1868 Appolonia, Dixco've, Secondée,
Commandah, devinrent des possessions hollandaises, étant anglaises
auparavant, et étaient remplacées p a r Mori, Cormantine, Appam et Accra.
Le traite donna lieu à des dissensions chez les indigènes; plusieurs peu.
plades se soulevèrent contre ce changement de protectorat, auquel elles
n avaient pas donné leur consentement.
La Côte d’Or était dans le plus grand désordre; les Elminas étaient alliés
avec les Achantis, et en guerre continuelle avec les Fantis. Des chefs achantis
faisaient des razzias chez ces derniers et se sauvaient chez les Elminas.
En 1870, le s 'F an tis , alliés aux Denkeras, entrent sur le territoire d’El-
mina, brûlent soixante-deux villages et bloquent les Hollandais dans leurs
forts. Quelque temps auparavant, Ado Buffô, chef achanti, s’emparait de
quatre Européens missionnaires, près duYolta, et les emmenait prisonniers
a Coumassie. C’étaient trois Allemands, M. Kuelm, M. Ramseyer et sa
femme, un Français, M. Bonnat. Les pauvres gens furent cruellement maltraités
en route.
Telle était la situation en 1870 : les Achantis alliés aux Elminas; les
Fantis hostiles aux deux et révoltés sourdement contre le protectorat
anglais, en perspective; les Assins faisant avec eux cause commune et
interdisant aux Achantis le commerce du littoral. Jusque-là, l’échange des
possessions n ’avait pas encore eu lieu. Les Anglais reculaient "l'échange de
peur d’attirer un conflit; les Hollandais ne demandaient pas mieux que d ’en
avoir un. D’un autre côté, on avertit le colonel Nachtglass, gouverneur
hollandais, que les Elminas n ’accepteraient jamais la mutation tan t que les
Achantis les soutiendraient.
On écrivit au roi des Achantis de rappeler Akyempon (chef d’une armée
qui stationnait chez les Elminas) d’Elmina et Ado Buffô du Volta, de rendre
les prisonniers européens s’il ne voulait pas amener des complications;
d un autre côté, les Anglais promirent aux Elminas de respecter leurs tr a ditions
et de les protéger contre leurs ennemis les Fantis.
Le roi achanti Koffee Kalkali, successeur de Quacou Doua, mort en 1868,
1. C’était surtout le but de toutes les campagnes que tentaient les Achantis :
avoir une conquête sur le littoral et pouvoir faire directement du commerce avec
les Européens, au lieu d’avoir à passer par des intermédiaires.
s’opposa à la cession d’Elmina aux Anglais, disant que ce pays lui appartenait,
ses ancêtres l’ayant payé aux Hollandais une somme d e '9 000 livres
sterling, que le roi de Denkera, Gackidi, leur devait.
Les Hollandais donnèrent à Koffee un formel démenti, assurant que le
trib u t payé p ar Elmina aux Achantis, soi-disant en remboursement de cette
avance, n ’était autre qu’une pension annuelle destinée à entretenir les bons
rapports commerciaux.
Après plusieurs débats, les Hollandais exilèrent Akyempon sur une frégate,
et le tra ité fut mis à exécution. Le gouvernement anglais demanda
immédiatement la libération des prisonniers europééns. Le temps passait,
on en était à 1872, et les Achantis demandaient pour frais de guerre d’Ado-
Buffô 1800 onces d’or (8000 livres sterling).
A la même époque, la Hollande céda p ar un traité ses établissements à
l’Angleterre.
Le gouvernement anglais refusa de payer quoi que ce fût aux Achantis
p ar contrainte ; il envoya à Coumassie un ambassadeur, M. Plange, qui fut
chargé de leur offrir 1000 livres sterling, simplement pour éviter un conflit.
Le roi fit semblant de rester longtemps dans l’indécision, mais il se
préparait secrètement à la guerre.
Les Anglais apprirent avec stupéfaction, le 22 janvier 1873, qu’une armée
formidable d’Achantis se préparait à envahir le territoire, et qu’elle avait
déjà traversé la Prah à Prahsou. Ils avertirent immédiatement leur gouvernement
de cette façon déloyale de procéder.
Le 11 février, le colonel Harley, gouverneur, apprenait que l’ennemi
n ’était qu’à vingt-quatre heures de marche de Cape-Coast, saccageant
et ruinant, selon sa coutume, tous les villages qu’il avait rencontrés. La
situation n ’était pas brillan te ; le gouvernement anglais ne possédait que
quelques centaines de Aoussas (pays voisin de Lagos) insuffisants à défendre
ses établissements. Les Fantis pouvaient mettre sur le champ de bataille
S0000 à 60 000 hommes; mais le pays n ’était pas assez sous l’influence
européenne pour qu’ils songeassent à défendre les Anglais. Ils chercheraient
à se protéger eux-mêmes, pas davantage. Quant aux Elminas, leur attitude
faisait supposer qu’ils allaient s’allier aux Achantis, ou tout au moins resteraient
neutres.
Un des premiers engagements eut lieu à Yancoumassie, su r le territoire
des Fantis. Nous passerons sur les nombreuses escarmouches qui suivirent
et les alternatives de succès et de défaites qui en furent le résu lta t des
dèux côtés. Les Achantis se maintenaient dans le voisinage de Cape-Coast
et d’Elmina à Dounqua.
On organisa à la hâte, du côté des Européens, la défense des principaux
points : Annamaboe, Cormantine, Salt-Pond, Winebah, Abrah, Akim; les
endroits les plus exposés étaient Cape-Coast et Elmina.
, Le 4 juin, les Fantis furent complètement défaits; le roi de Denkera prit
la fuite. A ce moment arrivèrent les premiers navires anglais, envoyés à la
hâte des stations les plus proches; c’étaient le Barracouta, le Druid, le
Seagull et l’Argus.
En apprenant l’arrivée des renforts, les Elminas font ouvertement alliance
avec les Achantis, et les Anglais ont désormais à se défendre des deux côtés.
B1BL. DE L’EXPLOR. III. 24