dents gâtées. Il ne mange jamais un fruit vert et il n’aime pas les
acides, si préjudiciables à la dentition. De plus il ne fait entrer
que très rarement de la viande dans son alimentation, et, quand il
e a i , i a mange très cuite. La mauvaise dentition est un des
nombreux résultats de la civilisation raffinée ; dans les campagnes
les paysans en offrent encore la preuve.
, ™en[on plutôt carré chez le Minah ; rond ou pointu chez
le Dahomien ou le Nago. L’oreille est petite chez le Minah
moyenne chez le Dahomien et grande chez le Nago. La femme a'
en généra], l’oreille petite et délicate, mais elle l’abîme pour sé
conformer aux modes du pays.
Quand on a signalé ces particularités propres à la tête, il n’y a
plus guère que du bien à dire du reste. Le cou et les épaules sont
robustes et bien établis chez l’homme comme chez la femme
Celle-ci, vivant comme lui, de là même existence de fatigues, a la
poitrine robuste elles seins développés.
Au Dahomey, le sein en forme de poire est très commun ; on ne
le trouve r é p lie r qu’aux Popos et à la Côte d’Or ; le bout en est
presque toujours déformé à dessein dans le. premier de ,'ces pays.
La femme a, de plus, le tronc de la largeur du bassin, ce qui
lui donne presque l’aspect d’un homme sous ce rapport
Il est à remarquer que chez les enfants, jusqu’à l’âge de sept
ou huit ans, le ventre atteint un développement extraordinaire.
Cette particularité, qui semble maladive, disparaît ensuite avec
lâge.
Les cuisses, ehez le noir, paraissent plus rondes que chez l’Européen.
Les extrémités sont belles chez la race noire en général
et chez la femme en particulier; la main surtout, admirable chez
quelques-unes d’entre elles, est le plus beau caractère des Minahs ■
e poignet est délicat, le dos de la main arrondi, se terminant par
des doigts fins aux ongles bien formés ; l’ensemble est fait pour
servir de modèle à la statuaire.
Le pied est un caractère marquant chez la race nègre; il se
retrouve le même partout. Il est complètement plat ; par suite
même de cet affaissement de la plante, la saillie supérieure qui
distingue le pied de l’Européen n’existé pas. La forme générale du
pied chez le nègre est plate, étroite et allongée, les orteils également
; cette différence de conformation est-elle originelle ou bien
e a la marche sans chaussures avec des fardeaux ? Nous pencherions
plutôt pour la dernière hypothèse, car les enfants, dès que
le premier embonpoint a disparu, permettant de voir les formes
(vers deux ou trois ans), ont le pied bien dessiné.
Les caractères ostéologiques les plus saillants sont : la forme
du crâne, dont l’angle facial diminue sensiblement, en allant du
Minah au Nago. Il y a entre les deux une différence de 2 à 3 degrés.
La largeur du diamètre antéro-postérieur du crâne indique presque
invariablement la forme dolichocéphale. Pourtant il n ’est pas
impossible de trouver chez les peuples de l’ouest, Côte d’Or,
Krou, etc., des crânes sous-dolichocéphales.
Le squelette nasal est large, à peine saillant la plupart du temps.
Le squelette général est ordinairement puissant; les courbures
du rachis paraissent moins accentuées que chez le blanc.
Parmi les caractères ostéologiques les plus bizarres, nous en
avons un à signaler, très évident. L’étude approfondie de cette
particularité est du domaine des anthropologistes, et nous ne
sommes que le voyageur qui essaye de peindre à grands traits les
anomalies les plus frappantes. Parmi ces dernières, nous avons
remarqué que, chez la négresse, le bras et l’avant-bras, soit par
un exercice prolongé, soit naturellement, pouvaient se plier.légè-
rement en avant. Nous allons essayer de dépeindre exactement ce
que nous voulons dire.
On sait que le radius et le cubitus qui forment l’avant-bras sont
articulés sur l’humérus ou bras de façon à pouvoir plier d’avant
en arrière ; c’est ainsi que se forme le coude.
Chez la négresse de Guinée, non seulement cette flexion a lieu
en arrière, mais les os sont susceptibles, en avant, d’une autre
flexion qui forme entre les deux parties du membre un angle
d’environ 135 degrés. Pourtant on croirait que l’apophyse olécrane
du cubitus qui dépasse l’articulation en arrière, est destinée, au
contraire, à empêcher Ge mouvement de flexion en avant. Il n’en
est rien. On peut constater à chaque instant que ce mouvement
est naturel et qu’il se produit chaque fois que la femme porte
le poids du corps sur un de ses bras ou sur les deux à la fois.
Cette position est très commune et la chose peut se remarquer
quand une négresse s’assied par terre, comptant des cauris ou
faisant un travail qui n ’occupe qu’une dé ses mains.
Si cette particularité tient à un défaut de conformation ou tout
au moins à une différence dans la structure du bras, elle pourrait
s’ajouter aux signes distinctifs de ia race noire. Mais il se peut
aussi que ce soit un assouplissement dû à un exercice continuel,