ni sans le laisser tomber plusieurs fois pendant le voyage, sont
rares et estimés. Les Dahomiens et en particulier les gens de
Whydah sont les premiers hamacaires de la côte, et même de
l’Afrique ’, personne n’effectue les voyages aussi agréablement et
aussi rapidement qu'eux.
On peut ajouter à toutes ces professions celles de rebouteur, de
tatoueur et de coiffeur, qui existent dans les deux sexes.Les coiffeuses
pour dames ont une grande clientèle et pourraient, si elles
le voulaient, gagner largement de quoi vivre.
L e s marchés ou fo ir e s . — Le commerce indigène se localise
tour à tour dans toutes les villes de la région. Il n est pas coutume,
chez les fabricants, de vendre leurs produits dans leurs
maisons, comme cela se fait en Europe : il n ’y a ni étalages, ni
magasins d’aucune sorte dans les villes. Chaque habitant qui pratique
une industrie se livre à ses travaux chez lui. Deux ou trois
voisins se réunissent quelquefois ; mais, le plus généralement,
chacun fait sa besogne seul et à son aise : il hâte plus ou moins
le travail selon sa situation financière, et il n’y a guère que ses
amis qui peuvent, selon leurs besoins, venir lui acheter quelque
chose. En règle générale, tout le monde achète au marché seulement
et attend ces jours-là pour faire ses acquisitions.
Le marché ou la foire, comme on l’appelle également, est la
concentration de tous les produits de l’industrie dans un seul lieu
et à un jour indiqué, concentration qui permet aux fabricants
d’écouler leurs articles, aux acheteurs de se procurer ce qui leur
faut à un prix raisonnable, grâce à la concurrence, au gouvernement
indigène enfin de prélever les droits qu’il ne pourrait percevoir
chez les particuliers sans une grande surveillance et un très nombreux
personnel.
Depuis que le pays a été ouvert au commerce des Européens,
ces derniers ont toujours eu à tenir compte des jours de foire, car
ils ont une très grande influence sur le trafic, comme nous venons
de le dire.
Les affaires d’exportation se ressentent parfaitement de la présence
ou de l’absence du marché à un jour donné. Les produits
arrivent dans ces lieux de concentration en grande quantité, et
l’huile et les amandes y servent de monnaie courante. Nous croyons
avoir dit que, de même que pour les articles destinés aux usages
locaux, la quantité des produits d’exportation est subordonnée aux