(Trygon pastinaca), des exocets variés parmi lesquels le dactyloptère commun
(Dactylopterus volitans), et plusieurs autres espèces.
Les requins abondent sur la côte; ils sont de deux variétés : le requin
commun (Squalus carcharías), très nombreux, et le requin-marteau (Zygoena
illulLcUS J •
V. M o llu sq u e s.
L’h u ître commune (Ostrea edulis), elle aussi, s’est acclimatée dans l’eau
douce et vit en bancs sur des troncs d’arbres qui se trouvent au fond des
lagunes; une quantité d’huîtres se so n t établies sur des palétuviers qui, sur
certains points, en sont littéralement couverts jusqu’au niveau de l ’eau. Elle
est comestible, mais, si on en abuse, elle devient purgative et malsaine ; un
excellent moyen de la rendre meilleure consiste à couler un panier d’huîtres
de lagune dans la mer et de l’y laisser séjourner quarante-huit heures ; elles
reprennent ainsi un goût très agréable. La seiche (Sepia officimlis) abonde
sur la côte, ainsi que divers coquillages.
VI. C ru s ta c é s .
Les seuls connus sont le crabe Étrille (Fortunas púber), la crevette
(Crangon vulgaris), tous deux admirablement acclimatés et se reproduisant
fort bien dans l’eau douce, quoique originaires de l’eau de mer. Le crabe de
te r re ou tourlourou (Gecarcinus ruricola)et la langouste (Pallinurus vulgaris)
se trouvent dans les fonds sablonneux de la barre.
VU. A ra c h n id e s .
) ^ es Arachnides, nombreux, demandent une étude particulière que nous
n avons pas eu le temps de faire ; nous signalerons pourtant une araignée
dont on semblait ignorer jusqu’à présent l ’existence en A fr i q u el a Nephila
plumipes ou araignée fileuse de soie. Cette araignée fut signalée pour la première
fois en 1864 à la Société d’histoire naturelle de Boston. Elle était
croyait-on, originaire de la Caroline du Sud; elle offrait un nouvel élément
à I industrie sous la forme de soie jaune, résistante et brillante.
Le mâle est très petit : il n ’a guère le corps plus gros qu’une mouche et
d un brun uniforme, tandis que la femelle est grosse comme le pouce avec
1 abdomen noir rayé de jaune, noir et blanc en dessus,rose en dessous.
La nephila n ’est pas sauvage, on la prend à la main et on la met, sans
qu’elle cherche à fuir, où on veut qu’elle Aie sa toile, de préférence en pleine
lumière. Elle se nourrit facilement de mouches vivantes qu’on lui présente
au bout d’une aiguille ; elle fournit une grande quantité d ’une soie jaune,
supérieure, p a r la résistance, à celle du ver à soie et qui offre toutes les
qualités requises pour l’exploitation industrielle. Des expériences ont démontré
que l ’on peut obtenir de cette araignée, en la nourrissant convenablement,
une moyenne de 200 mètres de soie par jo u r sans la fatiguer nullement.
On se sert, dans ce but, d ’un cylindre mû p a r une manivelle. Nous
avons cru utile de signaler son existence dans la région, particulièrement
dans la deuxième zone où on la rencontre dans les fourrés et les endroits
où elle trouve le plus facilement sa nourriture.
VIII. I n s e c t e s .
P arasites. — Le pou (Pediculus capitis), dont les indigènes malpropres
ont les cheveux, les vêtements et les habitations peuplés ; l’ascaride de la
gale (Sarcoptes scabieï), qui dévore les gens et les animaux; une foule
d’autres insectes du même genre aussi peu agréables.
Aphaniptères. — La puce commune (Pulex irritans) e t la puce chique
(Pulex pénétrons). Cette dernière causa des ravages épouvantables dans les
débuts de son introduction dans le pays. Cet insecte est originaire du Brésil
et il était inconnu sur la côte d’Afrique il y a trente ans. Un navire brésilien
arriva un jo u r à Lagos, avec un lest de 600 tonnes de sable pour y prendre
un chargement. On mit le sable à te rre et l’inSecte infecta bientôt toute la
côte. Les indigènes, qui ignoraient la cause du mal qui les frappait, voyaient
enfler leurs mains, leurs pieds, leurs jambes ; la gangrène se déclarait, et ils
mouraient dans d’atroces souffrances.
La puce chique îemelle s’introduit sous lapeau sans faire sentir d’autre gêne
qu’une légère démangeaison; au bout de deux jours, elle se renferme dans
une poche où elle pond une moyenne de cent cinquante à deux cents oeufs.
Grosse au début comme la puce ordinaire, elle atteint, au bout de cinq jours,
la dimension d’un pois. Au bout de dix jours, les oeufs éclosent et on a dans
la chair deux cents insectes qui vous dévorent. On comprend aisément l’in convénient
d’une pareille situation; c’est de préférence.sous l'ongle des
orteils que la chique aime à s’introduire. Les Européens ne sont pas à l’abri
de ses visites : elle pénètre très bien dans les chaussures, surtout dans les
pantoufles. Dès qu’on sent une légère démangeaison continue aux orteils
ou aux pieds, il faut faire extirper la puce, ce à quoi les indigènes sont aujourd’hui
fort habiles.
Les Coléoptères, les Névroptères, qui possèdent les Termites de deux
variétés, les Hyménoptères, les Lépidoptères, les Diptères sont nombreux
et variés; leur étude demande plus de suite que n’en peuvent donner les
voyageurs qui passent.
Parmi les Hyménoptères, citons l’abeille qui est connue et appréciée des
indigènes ; plus petite que celle de nos régions, elle habite de préférence la
troisième zone où les grands arbres lui permettent de se loger dans leurs
anfractuosités.
Parmi les Nématoïdes, citons la filaire de Hédine ou v e r de Guinée qui
faisait des ravages il y a quelques années, même chez les Européens. Son
germe se trouvait, dit-on, dans l’eau, et l’introduction des filtres l’a fait
disparaître; sa longueur est d’environ 1®,S0, sa largeur de 5 millimètres
et son épaisseur, car il est plat, de 1 millimètre. Sa forme et sa couleur
sont ceux des filets de pâte appelés tagliarini. 11 se manifeste généralement
aux jambes; on le tire tous les matins avec précaution de façon à ne
pas le briser et l’on enroule ce que l’on en sort su r un petit bâton fendu qui
reste à l'extérieur de la plaie.
Les animaux phosphoriques se comptent en grand nombre, tels sont : les
lam p y res (Lampuris noctiluca), le p o rte -la n te rn e (Fulgora lanternaria), le
scolopendre é le c triq u e (Cancer fulgens), les annélides p h o sp h o re sc en ts, et,
sur le littoral, de nombreux n o otiluques.