
à V . M. fur ce fujet, pour le renfermer encore
dans cette Lettre*
L E T T R E LXIIL
D im a n c h e de C l a u s t h a l — ~ Bonheur
attaché à la Régie s & à la confiance politique.
H an o v re * le 26 Novembre 1776.
M A D A M E ,
- jin iN m’ adreflant à V . M. j’ofe entrepren.
\Va dre d’exprimer le plaifir que répand
dans Tarne, le fpeaacle de la dévotion d?un
Peuple; parce qu’ELLE m’entendra malgré
la foiblefle de mes expreffions. Je tenterai
donc de L u i expliquer ce que je remarquai
dans l’Eglife de Claufihal.
Cette Eglife eft très fimple au dehors ;
tnais elle eft grande , proprement ornée &
fort bien entretenue. L a dorure & la fculp-
ture parent l’Autel fans pefanteur, & l’orgue
n’annonce point une mufique de Village.
Deux rangs de galeries l’entourent * & c eft
jàque la plûpart des,hommes étoient rafTem-
hlés. En bas, des bancs diftribués dans. un
très bon ordre rie laiflent que les paifages né*
ceifairès pour arriver à chacun des comparti-
mens, qui font renfermés jusqu’à la hauteur
des têtes par des grillages fort propres. Usi
! étoient remplis par les femmes, & je voyois
jaudeOus des grillages , mes bonnets dorés,
[ quelques autres develqrirs noir, & quelques
coëffures à la moderne qui diftinguoient les
[femmes & les filles des Officiers.. C a r , on
I trouve auiïï dans ces Villes - là . ce que l’on
nomine la bonne compagnie, & qui l’eft en
effet ; par ce qu’à l’éducation qui la caraftè-
rife, fe joint cette valeur humaine, qui fe
diffipe fi aifément dans le grand monde ; elle
fe conferve dans les petites fociétés; par le
befoin plus étroit qu’on y a les uns des autres*
& par le recueillement. Dans cette bonn®
compagnie l à , on fe fait encore honneur de
pratiquer tous les a fies religieux. On ofe
en fe mettant à table bénir Dieu des biens
qu’on y reçoit de lui : on ofe reconnoitre fon'
Empire; on ofe regarder le Dimanche comme
un jour qui lui eft confacré. J’ai fait- avee
bien du plaifir la même remarque à Gottin-
gue & à, Hanovre,
Qn çhantqit lorsque j ’entrai dans l’Eglife/
Tornelli M y*