
diens de la végétation j tandis que les bran,
çhes, les feuilles & les troncs même, en ac.
cumulojent une abondante provifion à la fur.
face.
C’eil probablement à cette çaufe que tout
le Pays entre Hanovre & Gottingue doit fa fer.
tilité générale, qui le diftingue ii avantagea,
fement de ceux dont j ’ai-eu l’honneur de par.
Jer ci-devant à V . M. Du fond des Vallons,
on voit tout autour les Coteaux s’élever en
amphithéâtre & fe couronner de Bois. Du
haut des Coteaux, la vue qui s’étend au loin,
découvre ces campagnes fertiles , plus p l i
reliantes pour l’ami de l’humanité que pour le
Peintre. L e Payfagiile ne fauroif nous exprimer
agréablement ces détails lointains quj
annoncent la vie ruffcique ; ces petits hameaux,
¡ces agréables vallons , ’ çes troupeaux errans
dans les prairies, qué les pinceaux de la lumière
rendent fenfibles à l’ame en les traçant
fur la rétine ; mais que la toile ne peut recevoir
de celui du peintre, fans qu’ils s’étej-
gnent dans le vague qu’exige la perspeftive
aérienne, ou qu’ils ne perdent la beauté pittoresque
par une précifion cjui les rencj trop durs.
Ç ’eil pourquoi ces vues lointaines, qu’on admire
dufommet des Montagnes, ne peuvent
jamais être rendues dans des tableau#; coin.
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L ettre L X I . d e l à T È R R E . 1 5 1
me fi la Nature bienfaifante, eût voulu for»
Icer à monter fur ces obfervatoires falubres ,
[ceux dont la curioiité eil excitée par les récits
des voyageurs.
J’eus fur cette route un plaifir d’un autre
[genre, qui tient cependant allez à l’hiitoire
¡de la Terre, pour que ce que j ’aurai l’hon-
fceur d’en dire à V . M. ne m’écarte pas trop
Ke mon fu je t.,
A une petite diftance de Hanovre , nous
lemarquâmes une espèce de corbeaux gris, à
tê te , ailes & queue noire, postés fur ¡des ppur-
leaux qui pâturoient dans les champs, & qui de
lemsentems fautoientà terre,puis revenoient
il leur porte. Je les ai vus depuis fort fouvent, &
poici la raifon de cette îingulière allure.
[ La campagne étoit alors ravagée par une
luantité de fouris , dont je n’âurois pu me
former une idée, fi je ne l’avois vu moi-mê-
tne. Les Pourceaux & les Corbeaux en font
¡friands, mais ceux-ci ne petivent que les guê-
ler lorsqu’elles fortent de leur trou ; au lieu
tue les premiers les y pourfuivent en labourant
la terre. Le Corbeau le fait & en profite.
11 fe poite fur le pourceau ; & dès que
¡celui-ci a délogé une fouris, le corbeau fond
[deifus & l’enlève. Voilà l’Hbmme. . . .
[Ou plutôt voilà comme tout s’entr’aide
E 4- dans