
Nature, & convertir à fon ufage les chofes
qui fembloient le moins s’y prêter. Et ce?
pendant au fond, que fait-il,? Qu’a - t - i l vu
dans toutes ces opérations du Feu ? Il a vu du
minerai, dont eit forti du Plomb, de l’Argent
& duCuivre: il fauraenfuite faire mille ufages de
ces métaux : mais il n’arien vu des procédés de
la Nature. Il compofe encore & décompofe ;
il fait qu’il peut le faire, & comment il doit le
faire, parce qu’il l’a déjà fa it; il s’avance de
quelques pas de teins en tems par analogie,
Mais mille, fois trompé dans fes çonjeétures,
il arrive enfin à comprendre, qu’il eil bien
éloigné d’être parvenu par fon analyfe, foit
aux premiers compofans, foit aux caufes profondes
de leurs combinaifons & de tout ce
qui en réfulte enfin dans les malles qu’il découvre
; & qu’ainfi il n’eit qu’un aveugle, à
qui la Nature a bien voulu mettre en main
un bâton. C’efi: ce que nous verrons bientôt
dans un réfumé des opérations du Fondeur,
après que je les aurai toutes tracées. Nous
n’avons pas encore,vu toute là magie de fon
laboratoire; il nous reite à lavoir comment il
rafiemblera dans le plomb, les ingrédiens qui
doivent lui donner de l'argent. Mais fon-
geons un moment à la fanté de-cet homme
de peine, & voyons comment ellg éç,happe
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A
aces torrens de poifon* qu’il brave * pour que
la Société j en faveur de qui il s’expofe, lui
donne du pain.
C’effc dans la fubflitution des hauts four-
Ineaux aux fourneaux à manche, & dans la natu-
jre des ingrédiens mêlés au minerai, que fe
trouve la füreté de ceux qui habitent les fonderies,
en même tertis que le profit des Inté-
I reliés. Quarante mille quintaux de plomb 9
I qu’on faic de plus au Hartz dans une année
Javec le même minerai font d’abord presque
autant de fauve fur ces exhalaifons pernicieu-
fes qui auparavant fe répandoient dans l’air par
la vaporifation du plomb t & fort peu au dès-
5| fus de la couche ou respiroient les fondeurs <St
■ leurs aides*
Dans les hauts fourneaux, dont le long cy-
j lindre creux renferme une grande quantité de
[ matières , par degré moins chaudes depuis
le foyer ardent j les vapeurs de plomb formées
à ce foyer, fe condenfent en montant au travers
de ces matières, & redescendent fans»
celle avec elles à mefure qu’on charge le fourneau
de nouvelles matières froides. Il fort
fans doute encore quelques vapeurs de plomb
par le haut du fourneau, mêlées à celles du
(oufre & de l’arfenic ; mais on les fait palier
par des canaux longs, larges & tortueux, où
per